D'un côté, des engagements volontaires des pays aboutissant à 3°. De l'autre, un accord qui parle de moins de 2° - voir 1, 5° - de réchauffement maximum. Et pas grand chose pour passer de l'un à l'autre. Les cycles de révisions - pour rendre les objectifs plus ambitieux - commencent en 2018 ou 2023 quand les cinq à dix ans qui viennent vont être cruciaux. S'il y a des sanctions prévus quand on signe des accords internationaux sur le commerce et l'investissement, ce n'est pas le cas dans cet accord pour le climat...
Après Munich, Léon Blum eu l'honnêteté de reconnaitre qu'il était partagé entre « un lâche soulagement et la honte ». Soulagement qu'il y ait eu un accord. Honte car la rédition face aux multinationales et à l'idolâtrie de la croissance continuent une guerre à la biosphère qui va aboutir à des millions de morts, des dizaines de millions de déplacés, sans compter l'hécatombe pour la bio-diversité... Encore plus sûrement qu'avant la Deuxième Guerre mondiale, nos responsables politiques savent et nous emmènent dans le mur... et en affichant devant les caméras le sentiment du devoir accompli.
Et nous, société civile et autorités locales, saurons-nous passer à l'étape supérieur pour bloquer les projets climaticides mais aussi pour construire la sortie de l'économie carbonée ? Plus que jamais se pose aux militants français la question de la désobéissance civile de masse. Plus que jamais se pose pour les milliers d'expérimentations de terrain - dans l'énergie, l'agriculture, les transports... - la question de la coordination nécessaire pour passer à une transition de grande ampleur. Au pied du mur, nos dirigeants ont failli... et nous ?
Stéphane Lavignotte, 18 décembre 2015
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Paru dans Cerises n° 275