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Billet de blog 12 octobre 2012

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Bataille d'eau

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

134 ans : cela fait 134 ans que la ville de Rennes délègue à la CGE devenue Vivendi puis Véolia, la production et la distribution de l’eau aux Rennais.

700 millions d'euros : c'est la somme versée aux actionnaires de Véolia en 2010, autant d'argent non réinvestie dans l'entretien et l'amélioration du réseau.

Nous n'avons pas besoin d'actionnaires pour gérer la production et la distribution d'eau. Ce ne sont que des parasites qui se font de l'argent sur notre dos, sur la gestion d'un bien qui fait partie de ce que les altermondialistes ont appelé les biens communs puisque sans l'eau nous ne pouvons pas vivre.

En décembre prochain, les élus rennais vont prendre la décision soit de renouveler le contrat qui les lie à Véolia jusqu'en 2014, soit de créer une SPL (société publique locale), soit de créer une régie. Cette décision devrait faire l'objet d'un grand débat public. Mais les élus rennais se contentent d’organiser un débat avec la commission prévue à cet effet qui, de toute façon, n'aura qu'un avis consultatif.

Nous sommes bien loin de l'exigence de référendum portée par le Collectif du Pays de Rennes pour une gestion publique de l'eau (1). D'ailleurs, si le collectif n’organisait pas lui-même des débats, ne mettait pas lui-même à la disposition du plus grand nombre les informations concernant les enjeux de la gestion de l'eau, on peut dire qu'il n'y aurait pas de débat public.

Que portent les militants du collectif dans ce débat?

- qu'il faut arrêter de remplir les poches des actionnaires de Véolia pour payer l'eau à prix coûtant,

- que la recherche de profits à tout prix entre en contradiction avec les objectifs de préservation de la ressource, qu'il faut donc arrêter la fuite en avant technologique consistant à traiter de mieux en mieux des eaux de plus en plus polluées, ce qui nécessite d'investir pour arrêter de polluer les eaux souterraines et les eaux de surface (les plus nombreuses en Ille et Vilaine) et en particulier en finir avec les orientations actuelles de la PAC (politique agricole commune). Cela suppose des synergies publiques que seule la mise en régie peut permettre.

- qu'il faut permettre aux usagers d'avoir un poids réel dans les choix de gestion : une régie directe doit comprendre un vrai lieu de concertation avec toutes celles et ceux qui s’intéressent au problème, qu'ils soient organisés ou non dans une association, un syndicat, un mouvement politique,

-que le nouveau modèle de gestion, la SPL, ne permet pas la transparence et le contrôle citoyen de la gestion, qu'il reste toujours possible de déléguer aux entreprises privées tout ou partie des services, avec encore moins de contrôle que dans le cadre d'une (délégation de service public) à une entreprise privée.

Dans un contexte de montée en puissance dans l'opinion, de l'exigence d'une gestion publique démocratique et écologique de l'eau, des villes (et pas des moindres !), décident de sortir du modèle de la DSP et font reculer l'emprise des multinationales de l'eau, Paris étant l'exemple emblématique de cette avancée.

Souhaitons que Rennes soit la prochaine.

Sylvie Larue, 12 octobre 2012

(1) Le collectif regroupe des citoyens et des organisations : ATTAC ; FASE Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique ; GU Gauche Unitaire ; NPA Nouveau Parti Anticapitaliste ; PG Parti de Gauche ; EELV Europe Ecologie Les Verts, Terre des Hommes France délégation 35, La Nature en ville, Les Jeunes Écologistes de Rennes, Fondation Danièle Mitterrand, CGT Éducation Nationale 35

Cet article est paru dans Cerises N°155, rubrique "Cuisine alternative"

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