SYLLA (avatar)

SYLLA

Politique, Communisme, Emancipation

Abonné·e de Mediapart

1300 Billets

1 Éditions

Billet de blog 13 décembre 2014

SYLLA (avatar)

SYLLA

Politique, Communisme, Emancipation

Abonné·e de Mediapart

Peire, le loup amoureux

SYLLA (avatar)

SYLLA

Politique, Communisme, Emancipation

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Qui connait Peire Vidal ? Peu d’entre nous. Il était pourtant un troubadour réputé au détour des XII-XIIIe siècles, très prisé de ces dames et admis à prendre sa place dans les cours seigneuriales. Cet homme du Sud-Ouest n’a pas ménagé sa monture, laissant traîner des anecdotes plus piquantes les unes que les autres à Marseille, en Italie, en Espagne, à Chypre et même en Hongrie. Mais sa terre d’attache restera la Proensa, cette Provence dont il dit : « Il n’est de plus douce contrée / Que celle entre le Rhône et Vence / Enclose entre mer et Durance. »

Le troubadour, comme l’indique l’origine de son nom occitan, est un trouveur ; compositeur, poète, musicien de langue d’oc. Ce Peire Vidal, dont il reste quelques œuvres, d’après sa vida, « s’éprenait de toutes les belles dames qu’il voyait et toutes les priait d’amour ; et toutes lui disaient de faire ce qu’il voulait ; donc il se croyait amoureux de toutes et que chacune mourait pour lui ; et toutes les trompaient. ». Pour attirer l’attention d’une belle, il a été jusqu’à se revêtir d’une peau de loup et hanter les fourrés du château de l’élue. Cela lui a valu le bâton des paysans. Laissé pour mort, il est alors recueilli par la belle, surnommée la Louve de Pennautier, et son mari qui auraient bien ri de sa mésaventure, mais l’auraient soigné avec bienveillance.

En bon troubadour, Peire Vidal fera chanson de ses aventures amoureuses et rocambolesques. Francis Combes, qui l’a traduit de l’occitan, affirme, dans l'introduction, qu’« il fait vraiment partie de cette chaîne de poètes et chanteurs qui ont contribué à l’invention d’une nouvelle vision de la femme et de l’amour ». Une vingtaine de ses chansos sur la cinquantaine que l’on connait sont présentées dans ce livre des éditions Fédérop, ainsi que sa vida qui nous le rend sympathique et si proche.

L’éditeur Fédérop fait un beau travail avec le lancement de cette collection de poésie autour des troubadours. Cinq ouvrages sont déjà parus dont un qui s’intéresse aux femmes troubadours, celles qu’on nomme les trobaïritz.

Patricia Latour, 12 décembre 2014

Peire Vidal, Le Loup amoureux, Ed. Férérop, 136 p., 14 €

Paru dans Cerises N° 238

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.