Figure-toi que le 31 décembre, j'ai regardé avec d'autres, les vœux de François Hollande. Oups ! Quel ennui !
Alors, merci pour tes vœux plein d'espoir et plein d'envie de changer le système, comme tu dis !
Merci de te trouver à cette place où on ne t'attendait pas, et de revendiquer avec le journal Médiapart que les vœux d’Édouard Martin, syndicaliste parmi d'autres à Florange, au fond, sont aussi importants que ceux de François Hollande, Président de la République.
Franchement, tu nous fais plus rêver que lui !
Dans ta lettre ouverte à ce même Président de la République, tu démontres point par point que l'usine de Florange est viable et qu'elle est au top niveau mondial : 1,5 milliards de chiffres d'affaires par an, 600 millions d’euros de valeurs ajoutées dont les trois quarts sont exportés et améliorent la balance commerciale de la France.
L'accord conclu avec Mittal ne permet pas de maintenir l'emploi. En trois ans, 600 salariés vont prendre leur retraite. Le projet ULCOS est déjà aux oubliettes. La maintenance du site est insuffisante et les hauts fourneaux se dégradent.
Les salariés de Florange le savent et le disent : en maintenant la filière chaude, les hauts fourneaux l'aciérie, l'usine est compétitive.
Comme pour PSA à Rennes, ou Sanofi à Toulouse, les luttes menées pour maintenir, développer ces sites de production, loin d'être corporatistes, sont bien des luttes d’intérêt général. Elles ont des conséquences sur l'ensemble des territoires concernés.
Arnaud Montebourg, au journal de 20h en septembre dernier, faisait cet aveu d'impuissance en répondant à Laurent Delahousse qui lui demande pourquoi l' État ne nationalise pas Florange, le ministre déclare alors que l’État ne sait pas produire et vendre de l'acier. Le journaliste lui répond alors : mais les salariés eux, ils savent....
Pourtant la maîtrise de la production d'acier est fondamentale pour les choix sociaux et écologiques. Il n'est plus indécent aujourd'hui de parler de nationalisation, reste à en définir les modalités pour que la gestion publique ne soit pas imprégnée des mêmes critères que celle des actionnaires tel Mittal. La nationalisation d'Arcelor Mittal doit être définitive pour assurer une maîtrise collective des choix stratégiques.
Alors pour arrêter le système qui nous détruit, pour ne pas laisser faire cette classe dominante qui veut nous mettre à terre, comme tu le dis si bien dans tes vœux, exigeons ensemble que celles et ceux qui produisent les richesses de ce pays prennent les rênes de l'économie.
Bonne année à toutes celles et ceux qui ont décidé de ne pas rester à la place qui leur est assignée !
Sylvie Larue, 11 janvier 201
Paru dans Cerises N° 165