Dans les années 80, j'ai connu de jeunes chercheurs de RDA qui, passés à l'Ouest, partageaient un poste et bien sûr le salaire. La liberté, ça se paie ! Après la "chute du Mur ", une collègue enseignante dans le Brandebourg, un Land de l'ex Allemagne de l'Est, nous a parlé des personnels de son lycée qui, pour conserver des emplois, avaient "travaillé moins" et... "gagnaient moins" alors qu'à l'Est, les prix grimpaient.
Depuis, Est ou Ouest, le temps partiel sévit. Il y a peu, un petit patron de PME en parlait comme d'une nécessité pour ne pas mettre la clef sous la porte. Dans de grandes entreprises, il s'agit surtout d'assurer les dividendes des actionnaires.
Quand Opel annonce qu'il ne produira plus de voitures à Bochum (3 600 emplois, 40 000 par ricochet dans la région) mais "s'efforcera" de préserver des emplois. Les travailleurs n'y croient pas, le chef du CE national affirme que c'est « le résultat de dizaines d’années d’erreurs de gestion et d’un manque de continuité dans la politique de l’entreprise ». Mais un syndicat comme IG Metall réclame ce recours au temps partiel.
La peur du chômage, de la précarité amène à accepter ces compromis à sens unique. Jusqu'à quand ?
Michèle Kiintz, 14 décembre 2012
Paru dans Cerises N° 163