En Grèce, les fêtes de fin d'année commencent le 6 décembre avec la Saint-Nicolas, patron des enfants. Elles culmineront le 1er janvier, jour où on se souhaite longue vie et où les enfants reçoivent des cadeaux.
Cette année, les fêtes ont un goût amer. Les syndicats viennent de révéler qu'un Grec sur deux gagne moins de 400 euros par mois, en deçà du seuil de pauvreté. Le chômage a atteint 26 % de la population active et un tiers des moins de trente ans.
Au café, les anciens racontent les jours de pauvreté des années 40 et 50, leur débrouillardise des temps de misère, les mandarines du Jour de l'an.
Pour détendre l'atmosphère, Yannis lance à la cantonade : « Je vais envoyer ma fille et mon gendre en Australie. Qui veut bien m'avancer l'argent des billet ? Je lui rembourse dès que l'Allemagne m'a rendu mes drachmes ! »
« Pourquoi des drachmes ? », lance le cafetier.
« Mieux vaut être pauvre en drachmes qu'esclave en euros ! », rétorque Yannis.
Gilles Boitte, 14 décembre 2012
Paru dans Cerises N° 163