Le MEDEF, par la voix de Laurence Parisot, vient d’annoncer dans les colonnes du Figaro un avis d’ouragan sur la France, les mesures draconiennes prévues par le gouvernement ne suffisent pas, ils en veulent toujours plus. Faut-il redire que le cap de l’austérité est une absurdité économique, il plonge notre pays dans la spirale de la récession, et il est dangereux sur le plan politique, il prépare un court terme catastrophique. Il ne s’agit pas de dire, comme en 1981, « plus vite le changement », c’est l’orientation qui est en cause, pas le rythme. Les smicards se souviennent qu’ils ont eu une obole, les syndicalistes sanctionnés n’oublient pas qu’ils n’ont pas été amnistiés, le traité européen, jamais renégocié, a été voté avec le plus grand mépris pour notre peuple qui souhaitait majoritairement un référendum, il s’en souviendra. Les salariés par milliers perdent leur emploi et on leur dit que la politique "ne peut rien".
Pour faire face à la crise du capitalisme, il faut oser défier la finance, certes un gouvernement ne peut le faire seul, mais les forces existent pour aller dans ce sens, elles sont dans notre peuple, dans la gauche, dans le mouvement social. C’est sur le terrain de la novation politique que le Front de gauche doit déployer ses efforts. Le débat qui traverse la gauche entière est clairement identifiable : réponses d’adaptation à la crise du capitalisme ou solutions de rupture pour une issue à celle-ci. C’est sur ce fond politique et dans l’espace de la gauche entière que nous devons travailler. Le Front de gauche a un avenir s’il est capable de s’élargir et s’il a conscience qu’il a vocation à devenir majoritaire.
Le temps de l’émiettement de la gauche de transformation est derrière nous : aujourd’hui, communistes, socialistes, républicains, progressistes sans parti, peuvent travailler ensemble dans un même espace. Samedi 20 octobre, des organisations se situant dans le champ de la radicalité, qui agissent ensemble dans le cadre du Front de gauche, vont se rencontrer avec l'objectif d'y contribuer.
Bernard Calabuig, 19 octobre 2012
Editorial de Cerises N°156