SYLLA (avatar)

SYLLA

Politique, Communisme, Emancipation

Abonné·e de Mediapart

1300 Billets

1 Éditions

Billet de blog 21 décembre 2012

SYLLA (avatar)

SYLLA

Politique, Communisme, Emancipation

Abonné·e de Mediapart

Au-delà du mariage pour tous : un désir global d’égalité

SYLLA (avatar)

SYLLA

Politique, Communisme, Emancipation

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La société est-elle en avance sur les lois ou les lois sont-elles, ou devraient-elles être, en avance sur la société ? Dans le débat public, les deux se disent à propos du mariage pour tous, de l’adoption et de la procréation médicalement assistée (PMA). Les uns expliquent que l’homoparentalité existe déjà et qu’en définitive la loi ne servira qu’à donner un fondement légal à des situations déjà nombreuses. Les autres estiment que la loi ouvrira des possibilités nouvelles là où existent aujourd’hui des discriminations ancrées et intériorisées. Ne peut-on considérer que ces points de vue reflètent deux faces de la même réalité ? Ainsi, l’homoparentalité est déjà une réalité vivante, pour des dizaines de milliers de familles ; et la loi permettra d’élargir l’adoption, en permettant à des couples homosexuels d’adopter là où ils ne le peuvent pas aujourd’hui, de même que si la PMA est légalisée, des femmes qui aujourd’hui n’en ont pas pourront demain avoir des enfants.

La vraie question ne concerne-t-elle pas plutôt ce qui se joue au-delà du contenu de la loi ? Il paraissait particulièrement notable dans les propos des participants à la manifestation du dimanche 16 janvier, relayés par de nombreux articles de presse et reportages, et sur de nombreuses pancartes : le mariage n’est pas leur tasse de thé, ils n’ont pas nécessairement le projet d’adopter, ils ne souhaitent pas particulièrement faire appel à la PMA… mais ils étaient là pour des raisons qui dépassent ces revendications précises.

Ils manifestaient notamment, et viscéralement, pour avoir le droit de choisir. Et ce qu’ils manifestaient donc, c’est bel et bien qu’une partie de la société est en avance, non seulement sur les lois mais, aussi, sur une autre partie de la société dont ils contestent le pouvoir. Bref, une partie de la société fait de la lutte contre toutes les discriminations une exigence cardinale, et exprime ainsi un désir global d’égalité. Si cette société-là prenait plus de force politique, qui pourrait l’arrêter ?

Gilles Alfonsi, 21 décembre 2012

Paru dans Cerises N° 164

Lire aussi sur ce site :
Des sociétés à l'épreuve du cynisme
L'hypocrisie est un vice à la mode 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.