Un slogan sur une banderolle et, devant, une manifestante employée par l'une des Églises allemandes (Voir l'image de la semaine de Cerises n°160). Un droit du travail spécifique y est appliqué qui exclut le droit de grève et inclut des négociations salariales différentes des conventions de branches du secteur privé. Sont concernées 1,2 million de personnes des oeuvres caritatives, des Églises, de leurs établissements hospitaliers, etc., avec, pour les protestants, des salaires moins élevés et un recours de plus en plus important aux emplois précaires.
Le conflit qui a opposé des salariés et le syndicat ver.di à ces "patrons" les a menés devant la Justice. Le Tribunal fédéral du travail vient de reconnaître aux premiers le droit de grève. Succès en demi-teinte toutefois puisque si les uns et les autres parviennent dans une négociation préalable à un accord, salarial ou autre, quel que soit le bénéfice réel pour les salariés, ce droit sera caduque. Un compromis juridique qui, comme la "co-gestion" réputée en Allemagne favoriser la "paix sociale", limite de fait les victoires des salariés.
Michèle Kiintz, 23 novembre 2012