Pain - Éducation – Liberté : c'était le mot d'ordre des manifestations lors de l'insurrection de l’École Polytechnique d'Athènes, en novembre 1973. Tasos était étudiant à l'Université de Thessalonique cette année-là, il a participé au mouvement ; il est aujourd'hui membre de SYRIZA.
Tasos est chirurgien dentiste. Installé dans sa bourgade d'origine, il serait un notable s'il n'était pas anticonformiste. Depuis le début de la crise, les plus vieux clients n'ont pas d'argent et les autres vont se faire soigner à Sofia ou à Skopje. Son chiffre d'affaire a chuté de 80 %.
Tasos ne se plaint pas ; il a profité des années fastes pour s'assurer un patrimoine immobilier qui le met à l'abri. Mais l'avenir de ses enfants l'inquiète : « Devront-ils prendre le chemin de l'émigration ? »
Savoir que ce sont les soubresauts du système capitaliste en crise n'enlève rien à l'angoisse face à l'avenir : « Combien de temps ce peuple va-t-il tenir ? »
Gilles Boitte, 23 novembre 2012
Billet paru dans Cerises n°160
 
                 
             
            