Depuis le 14 septembre, chaque semaine dans Cerises, une nouvelle rubrique de petits billets "Apple Pie" sur les USA et "Τυροπιτάκια" sur la Grèce. Voici donc le premier
Apple pie
Tight Election (élection serrée)
Les envoyés spéciaux ont d’ores et déjà colonne ouverte dans les journaux français pour couvrir la présidentielle américaine sur le mode classique fascination (Michelle Obama) / répulsion (la secte des Mormons). Et, tout y passe : Israël et son puissant désir d’attaquer l’Iran – cela fait plus d’un an que le sujet est traité par la presse outre Atlantique - le manque de charisme du candidat Romney, Mike et Linda qui ne savent pas pour qui voter, etc., etc. De l’intéressant et du moins bon, la loi du genre. Une couverture qui masque à peine l’usure de la démocratie représentative étatsunienne minée par l’argent roi. La campagne se fait à coups de millions de dollars avec des armadas de conseillers en communication. Le richissime candidat républicain a choisi un co-listier, Paul Ryan, capable de drainer à lui les votes de la droite extrême comme en son temps John McCain avec Sarah Palin. L’opinion publique n’a plus à l’égard d’Obama les yeux de Chimène pour Rodrigue. L’élection risque bien de se jouer à un infime pourcentage près. Dans ce cas, ce sont quelques tribunaux qui trancheront, comme en 2000. Rien d’emballant, n’est-ce pas ? Êtes-vous toujours preneur d’une chronique hebdomadaire jusqu’au 6 novembre ? Allez, on trouvera bien d’intéressantes et radicales petites miettes… Petites miettes.
* Marie-Agnès Combesque
Τυροπιτάκια
La colère d'Irène
Irène était professeure de français, un choix fait dès son adolescence. Aujourd'hui, l'enseignement du français est en recul en Grèce. Après avoir patienté plus de dix ans, Irène a dû accepter des postes fort éloignés de son lieu d'habitation. Avec toutefois l'espoir de revenir dans son département d'origine.
Las, alors qu'elle obtenait le poste tant convoité tout en restant précaire, la diminution du nombre de classes de français ajoutée à la baisse de son salaire (de 40%) l'ont conduite à abandonner l'enseignement et à postuler pour un poste administratif. Toujours précaire.
Déçue par la défaite de l'alliance radicale SYRIZA et impatiente de voir une mobilisation populaire, Irène s'interroge : « Tu sais : quand les Grecs ont repoussé l'envahisseur italien en 1940, cela a contraint Hitler à retarder l'attaque de l'URSS pour venir au secours de Mussolini. C'est peut-être ça qui a été le vrai tournant de la guerre. Pourquoi ne sommes-nous pas aussi dignes que nos ancêtres ? »
* Gilles Boitte