Je m'abandonne parfois à écouter les « Grosses Têtes », émission ô combien bon enfant et de bonne tenue, sans trop d'interruptions publicitaires … n'est-ce pas ?
L'autre jour, Laurent Ruquier s'est encore, à mon avis, fourvoyé d'une façon qui m'énerve grandement. Que je vous explique !
Le principe de l'émission est de demander à quelques chroniqueurs invités de découvrir qui un événement, qui une personnalité, qui un objet, bref …
Il s'agissait l'autre jour de chercher un père célèbre. Les chroniqueurs posent des questions, oui, non, se rapprochent petit à petit de la réponse, quand arrive alors la question qui m'interpelle toujours parce que la réponse me fera sortir de mes gonds, sans doute : « Est-ce un américain ? »
Laurent Ruquier, imperturbable, car pour lui, la réponse est claire : « Non »
Alors je me mets consciemment en veille. Les questions-réponses continuent à se suivre et nous apprendrons finalement que la personnalité recherchée est le pilote automobile Fangio ! Un argentin !
Donc pour Laurent Ruquier, Fangio n'est pas un américain. Un argentin n'est pas un américain ! J'avais déjà entendu Laurent Ruquier faire la même réponse pour Paulo Coelho. « Est-il américain ? » « Non ». Dans son esprit, un brésilien, non plus, n'est pas un américain !
Eh bien, cela me choque. Un argentin, un brésilien sont membres de quel continent ? L'Amérique du Sud ou Amérique Latine. Un américain du sud ou un américain « latin » sont-ils américains ?
Ce dévoiement lexical (car pour moi c'est une confusion) est révélateur de l'invasion de mon pays par l'empire états-unien.
Car enfin, le terme « états-unien » existe. Et je suis heureux d'entendre par exemple Juan Branco l'utiliser à bon escient. Mais cet état s'est accaparé un continent et la propagande impérialiste fait le reste et impose sa loi.
Un états-unien est un américain, d'accord, mais un américain n'est pas forcément un états-unien. Ce n'est pas parce que toutes les marguerites sont des fleurs que toutes les fleurs sont des marguerites.