TINA n'est pas seulement le prénom d'une chanteuse, c'est aussi l'acronyme maintenant célèbre de la phrase « There Is No Alternative ! » . En français, « Il n'y a pas d'alternative » sous-entendu « à la politique que nous menons ». Ce slogan, voulu définitif par Margaret Thatcher quand elle était au pouvoir en Grande-Bretagne, est aujourd'hui le credo libéral du monde capitaliste. Et les gouvernements occidentaux, qui se succèdent depuis la première ministre anglaise, veulent tous nous en persuader.
IL N'Y AURAIT PAS D'ALTERNATIVE !? Que faut-il en penser ? Déjà, première réflexion, voilà une injonction malvenue puisqu'elle clôt le débat d'idées. Elle nous interdit d'imaginer, d'inventer, de créer, ce qui est pour le moins paradoxal dans un monde soi-disant démocratique qui prône la liberté d'expression. C'est ne pas vouloir réfléchir à améliorer encore et toujours l'intérêt général. Cela voudrait-il dire, deuxième réflexion, que, pour certains, le monde tel qu'il va est parfait ? Mais alors qui sont ces nantis, ces privilégiés pour qui tout va bien ?
IL N'Y AURAIT PAS D'ALTERNATIVE !? Et pourtant, partout sur la planète, des voix s'élèvent pour proposer d'autres formes de société, pour écrire d'autres Constitutions, pour imaginer un autre monde, une autre manière de vivre ensemble. Les idées ne manquent pas, les propositions ne manquent pas. Mais hélas, nous n'avons aucun pouvoir dans la « démocratie » d'aujourd'hui. Je mets « démocratie » entre guillemets car nous sommes loin de l'étymologie : « pouvoir du peuple ».
Notre seul « pouvoir » consiste à élire des candidat qui nous sont proposés par des partis politiques. Nous n'avons même pas la possibilité de les choisir. Les partis font la loi ! Le reste du temps, nous n'avons aucun pouvoir. C'est un blanc-seing que nous leur donnons pour, au moins, cinq ans.
Nous sommes sous le règne absolu de la Constitution de la V° République. Depuis son écriture en 1958, celle-ci fut amendée plus de vingt fois sans jamais demander l'avis du peuple. Dans notre « démocratie », le peuple n'écrit pas lui-même sa Constitution !
C'est un scandale sans nom : ça ne devrait surtout pas être aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir ! Un enfant comprend cela ! Si ce sont les hommes politiques qui écrivent la Constitution, ils écrivent bien évidemment et leur puissance et notre impuissance !
Rappelez-vous du référendum de 2005 ? Episode politique traumatisant pour beaucoup : 88 % des députés votaient pour, 55 % des Français votaient contre. Où est la « démocratie » représentative ? De plus, qu'est devenue notre décision majoritaire ?
Dans une véritable démocratie, le peuple est vraiment souverain. Les élus sont vraiment ses représentants. Dans une véritable démocratie, nous écririons dans notre Constitution de nouvelles règles plus respectueuses du peuple souverain.
Par exemple, nous pourrions introduire la proportionnalité dans les élections, voire le tirage au sort comme dans les jurys d'assise. Nous pourrions mettre en place des contre-pouvoirs.
Par exemple, nous pourrions veiller sur la bonne moralité de nos politiques. Nous pourrions révoquer celles et ceux qui se présentent devant nous, les électeurs, avec un programme alléchant mais qui ne le respectent plus du tout, une fois élus ! Des noms, des noms !
Pour arriver à exercer ce pouvoir-là, il nous faut apprendre à écrire nous-même les règles de base de notre Constitution ! Il faut nous entraîner ! Il existe un peu partout en France des ateliers constituants où l'on s'entraîne à écrire un contrat social plus humain, plus solidaire, plus fraternel !
Un électeur est un enfant en politique. Il nous faut devenir citoyen, c'est-à-dire adulte en politique !