Nos représentants sont censés exprimer la volonté générale .
Il est dit en droit : « La loi est l'expression de la volonté générale »
Il faut savoir qu'en droit l'indicatif vaut impératif.
Quand on dit « La loi est l'expression de la volonté générale », cela veut dire qu'elle « doit » l'être. La loi dernière sur les retraites est donc une loi scélérate.
Nous sommes impuissants politiquement parce que nous ne sommes pas constituants. Nous démissionnons du pouvoir fondamental d'instaurer nous-mêmes les règles de notre représentation. Nous laissons écrire le texte dans lequel pourrait être institué notre pouvoir de décider, notre souveraineté, nous laissons écrire ce texte-là par nos représentants ! « Ce n'est pas aux gens au pouvoir d'écrire les règles du pouvoir. » Un enfant comprend cela. Les gens au pouvoir vont forcément écrire leur puissance et notre impuissance.
Dans l'Ancien Régime, les grands marchands avaient du pouvoir mais ils n'avaient pas le pouvoir politique. Au XVIIIème siècle, les révolutions bourgeoises ont permis l'accession politique des grands marchands, notamment les marchands d'argent, les banquiers. Ils sont devenus législateurs. Ils ont alors pu mettre en place toutes les règles du capitalisme : l'anonymat des capitaux, la subordination des travailleurs aux propriétaires des moyens de production, l'absence totale de limitation dans l'accumulation, l'accumulation de la monnaie, l'accumulation de la terre, l'accumulation des pouvoirs, l'absence totale de limite à la propriété … tout ça ce sont des règles de marchands, de « boutiquiers » dirait Bégaudeau .
Le cœur du capitalisme, la cause première, c'est que nous acceptons l'élection. Nous acceptons que la constitution soit écrite par des gens au pouvoir puis validée par des assemblées élues parmi des candidats qu'on peut aider. Ce processus donne aux riches le moyen d'aider plus et de gagner toutes les élections. L'élection parmi des candidats qu'on peut aider, cette procédure-là donne le pouvoir aux riches.