Sylvain Lannehard

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Billet de blog 22 juin 2014

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LE CRI DU PEUPLE

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Et si nous relisions « Le cri du peuple » de Jean Vautrin :

«  Composée d'un tiers d'ouvriers, la nouvelle assemblée a trente-huit ans de moyenne d'âge. Raoul Rigault en est le benjamin, il a vingt-cinq ans. A soixante-seize ans, Beslay - déjà député sous la monarchie de Juillet - en est le doyen. 

Ces élus ne sont pas constitués en partis. Même s'ils se reconnaissent, - unis dans un même élan à vouloir réformer la société - blanquistes, jacobins, romantiques, indépendants, socialistes ou représentants de l'Internationale ne parlent pas forcément d'une même voix. Qu'importe ! Et qu'importe également que l'éventail de leurs convictions, la diversité de leurs dogmes, la finalité de leur engagement soient souvent mouvants, voire contradictoires. Pour l'heure qui est solennelle et qui tourne à la fête pourpre, au vermillon fraternel, au dépassement de soi-même, l'essentiel est que dans un trémolo de colère commune la fièvre des énergies a hissé ces représentants du peuple à la hauteur de leurs aspirations. 
Oubliées donc, les disparités ! Chacun met de côté ses rancunes et ses haines, ses fièvres de revanche et ses ambitions d'aventurier du pouvoir. 

L'installation de la Commune du 26 mars n'est pas conforme à l'idée cérémonieuse et amidonnée des fastes de nouveau régime. Elle est gueuse. Elle est crâne. Elle est spontanée. Elle est piquante comme un rire heureux. Elle n'est pas coiffée. Elle n'a pas trop de redingote. Pas de raie au milieu. Elle ne commande pas à une réunion de beaux messieurs cravatés de blanc. C'est un troupeau d'inconnus lâchés dans les rues. C'est un bouillon rouge. Elle est le rassemblement des malheureux, des bannis de la spéculation, des exploités de fabriques, des habitants des faubourgs et de la grande réserve des pauvres. L'ombre des modalités du devenir de cette foule en marche cède le pas à la fraternité du moment. »

« Et comme l'Histoire est puissante qui conduit les citoyens vers de nouveaux soleils à l'heure où ils allaient dormir de découragement ! »

« Que les bons citoyens se lèvent !
Parisiens ! La lutte engagée ne saurait être désertée par personne, car c'est la lutte de l'avenir contre le passé, de la liberté contre le despotisme, de l'égalité contre le monopole, de la fraternité contre la servitude, de la solidarité des peuples contre l'égoïsme des oppresseurs.
Aux armes !
Donc, aux armes ! »

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