La pensée politique n’est pas raisonnable. Elle ne relève pas de la raison, elle relève du ressenti. Quand j’échange avec mon ami, agrégé d’histoire et qu’il m’assène des certitudes sans vraiment pouvoir me convaincre, comment conclure à une vérité de l’un ou de l’autre.
Quand mon cœur est empli de compassion pour les peuples du monde opprimés, pour les immigrés de toutes origines, esclavage ou guerre, réfugié climatique ou réfugié colonial, je ne peux entendre les discours de préférence nationale.
Quand je compare l’opulence insolente de certains et la détresse sociale de certains autres, je n’arrive pas à accepter le raisonnement libéral du ruissellement. Cette injustice m’est insupportable. Je ne comprends pas l’absence de partage. Et pourtant cette idéologie économique est défendue par un Prix Nobel ! Pourquoi ne suis-je pas convaincu ?
Le choix politique de mon ami de négocier, de chercher les compromis, pour en fin de compte ne rien changer, ne me convainc pas non plus. Quand une certaine « gauche » dite de gouvernement obtient tous les pouvoirs en 2012 ( Présidence de la République, Sénat, Assemblée Nationale, 20 régions sur 22, Paris, Lyon …), le bonheur du peuple fut-il l’aboutissement de sa politique ? Il suffit de demander ce qu’en pensent les Restos du Cœur ou toutes les associations humanitaires et caritatives. Non cette « gauche » n’est pas ma « gauche ». Je la soupçonne même de ne pas être une « gauche » !
Mon ressenti politique est radical : la « démocratie représentative » actuelle n’est finalement pas si représentative. On l’a bien vu en 2005, lors du référendum : 55 % pour refuser cette proposition de constitution européenne quand 88 % de nos députés l’acceptaient. Sans parler de la représentativité sociologique. Les marchands ont pris le pouvoir, en particulier les marchands d’argent, et la situation est pathétique. Je rêve d’une nouvelle Constitution écrite par le peuple.
Ceci n’est que mon ressenti ! Mais il me tient chaud et je vous le souhaite !