Il y a quelques années, j’avais entendu M. Strauss-Kahn dire, au sujet de la candidature d’entrée de la Turquie en Europe, qu’il n’était pas pour, sous prétexte, entre autres, que « nous n’avions pas d’histoire commune avec elle ». Cela m’avait choqué (me choque encore) car Grecs et Turcs témoignent de siècles d’histoire communs. J’avais ressenti dans ce discours un égocentrisme coupable. « L’Europe autour de moi ! » Quelle aberration ! Aussi stupide que « L’Europe autour de la Grèce ! »
Et de fait, de l’un à l’autre, les pays frontaliers n’ont-ils pas forcément des histoires, des géographies, des économies, des géologies, des langages, des philosophies, que sais-je encore ? sinon communs du moins très liés. Le propre des relations humaines, non ? Alors je ne vois pas où pourrait s’établir une frontière, une coupure, une limite, un « limes » entre les hommes.
Ainsi il a fallu définir l’Europe, déterminer un territoire, convenir d’influences … Nécessaire pour qu’Inuit ou Crétois, Açoréen ou Stambouliote se retrouvent sous la même couronne de la Vierge de ce drapeau européen !
Je vois surtout dans l’Europe une création économique. Un bloc en recherche de puissance pour pouvoir faire face à d’autres blocs. Un esprit de confrontation potentielle, de compétition dans la course à la croissance. Alors l’UE, bof, le G8, bof, l’OTAN, bof !
Par contre, l’ONU, ah ça oui, les Nations Unies ! Vous entendez l’amour qu’il y a dans ces deux mots : les Nations sont Unies ! Cela sonne aussi fort que « l’Humain d’abord »
Bien sûr, je vais voter dimanche, plutôt deux fois qu’une, c’est encore un pas en avant, mais, bon sang, j’ai une ambition tellement plus haute pour ma planète !