Transcription passionnante de l'entretien d'un "éclaireur" avec Christian Laurut ("Demain la décroissance"). Je ne dis pas le nom de ce libre penseur pour ne pas être assailli par les ayatollahs de la Vérité révélée. Mais je vous donnerai son nom avec plaisir en privé.
Si nous reprenons le contrôle politique de nos sociétés, partout sur terre, nous pourrons beaucoup plus intelligemment résoudre nos problèmes techniques (énergie, écologie, agriculture, démographie …)
" Nous n’avons pas de problèmes techniques, nous avons les solutions techniques ! Si nous n’arrivons pas à les mettre en place, c’est parce que nous avons un problème politique : nous n’avons pas de Constitution ! Et donc nous n’avons pas de représentants ! Les représentants politiques actuels sont les représentants de ceux qui les ont fait élire et ceux qui les ont fait élire, ce n’est pas nous ! Les acteurs politiques ne doivent rien à leurs électeurs – ils leur doivent de façon statistique, collectivement, mais ils ne leur doivent rien individuellement – par contre, ils doivent tout à ceux qui les font élire. Pour être élu, il faut être vu ! Il y a corrélation parfaite entre les temps de passage dans les médias et les résultats électoraux ! L’immense majorité des humains n’étant pas politisée ne sait pas qu’il existe des alternatives. La maîtrise de la télévision et des journaux donne la maîtrise des élections. Les élus doivent donc tout à ceux qui les font voir, c’est-à-dire les « riches ».
La solution ne viendra pas des élus ! Les élus sont le problème. Les élus vont détester l’idée démocratique. Ils savent bien que leur démocratie n’en est pas une. Et quand ils nous voient en défendre une, réelle, ils vont faire semblant de défendre cette idée, mais en fait les élus vont saboter l’idée démocratique, c’est-à-dire le tirage au sort en politique, le fait que ce soit le peuple qui écrive lui-même la Constitution, les élus vont haïr cette idée, les médias qui sont possédés par les riches et qui font partie du système de domination vont détester l’idée, les industriels et les banquiers vont détester l’idée. L’idée des ateliers constituants populaires va avoir contre elle tous les pouvoirs. "