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Billet de blog 29 mai 2015

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ISABELLE ROME, MAGISTRATE À VERSAILLES, S'ENGAGE DANS LA DEFENSE D'UNE FEMME INCULPEE DE TENTATIVE DE MEURTRE (en construction)

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Isabelle Rome, magistrate à la Cour d'Appel de Versailles, prend clairement partie - avant un procès aux Assises de Nanterre - pour une femme accusée de tentative d'assassinat en bande organisée sur son époux. Des accusations calomnieuses et visqueuses citées dans son dernier ouvrage, de la volonté de témoigner pour la défense au devoir de réserve qui passe à la trappe, le Conseil Supérieur de la Magistrature et la Chancellerie se taisent, Mme Taubira rend silence radio à l'indignation de la partie civile... 

Depuis, cette femme pour qui Isabelle Rome a pris fait et cause, a été condamnée le 3 avril 2015 à 15 ans de réclusion criminelle. Moi, son époux, j'ai été blanchi par deux des meilleurs experts psychiatres de France, contraignant ainsi une juge des enfants du TGI de Nanterre de cesser d'instrumentaliser le placement en famille d'accueil illégitime de ma fille, après deux ans de calomnies organisées. D'après des sources proches du dossier, le rouge Syndicat de la Magistrature exercerait une influence de réseau extrêmement active. Pas impossible que ma photo soit affichée sur le fameux "Mur des cons"...les "cons" en question sont très souvent des lambdas qui se défendent avec acharnement contre des décisions de justice partiales et partisanes. 

Ce témoignage a vocation à rendre un droit de réponse à Isabelle Rome et rendre compte du tabou français des placements abusifs d'enfants qui dévastent des familles entières. La Justice française n'a pas de quoi être fière de compter dans ses rangs des magistrats du siège qui ignorent sciemment le droit à des fins idéologiques. En outre, la France n'a d'une manière générale, aucune leçon de morale à donner à quel pays que ce soit en matière de droits de l'homme, de la femme et de l'enfant. 

Isabelle Rome est magistrate à Versailles...elle a été la plus jeune magistrate de France en 1987. Elle a occupé plusieurs fonctions telles que juge d'instruction, juge d'application des peines ou encore juge des libertés et de la détention. Elle a également occupé un poste de conseillère au sein du cabinet du Ministère de la Justice en 2001 lorsque Marylise Lebranchu en était la patronne.  Elle est aussi Présidente de l'association "Femmes de Liberté" créée dans l'Oise, le département où ma fille a été placée en famille d'accueil illégitimemment pendant plus de deux ans. Elle est l'épouse de Yves Rome, Sénateur de l'Oise sous l'étiquette PS (encore le département où a été placée ma fille). Autre casquette : Isabelle ROME écrit des bouquins. Ce n'est pas n'importe qui Isabelle Rome, dites donc ! Madame Le Juge doit avoir un joli carnet d'adresses...

Le deuxième livre paru en 2014 est intitulé: "Dans une prison de femmes - Une juge en immersion". Celle-ci a enquêté pendant près d'un an à la Maison d'Arrêt De Femmes de Versailles. "Ah, voilà un juge courageux qui s'attaque au grave problème des conditions déplorables de détention dans les prisons de France...Respect..." me réjouissai-je. Chacun sait en effet combien de fois notre pays a été retoqué par la Commission Européenne Des Droits de l'Homme sur l'état déplorable de nos prisons. Quelle fut ma déception à la lecture des premières pages. En réalité, il ne s'agissait que d'une fumisterie néo-féministe radicale.  Le combat n'est ici mené que pour les femmes incarcérées...qui "ne représentent QUE 3.68% des 74000 personnes écrouées en France", précise Madame Le Juge. Quantité négligeable ? Il n'y a pas, Madame Le Juge, de quantité négligeable lorsqu'on aborde la question du crime.

À plusieurs reprises, la narratrice évoque un combat républicain pour l'une de ses valeurs sacrées : L'Egalité. Ici, ce n'est pas le cas, très clairement. Quand on se bat pour l'égalité des sexes, on ne réclame pas de "conditions d'incarcération spécifiques" pour les femmes. En effet, dans ce cas, on prend la position partisane d'un sexe en particulier, on ne prend en aucun cas la seule posture pertinente : l'égalitarisme, devant les droits, les devoirs.

Toutefois, moi qui me suis beaucoup engagé pour l'égalité des sexes dans le monde de l'entreprise, il me semblerait extrêmement utile et important - pour ce qui concerne les conditions d'incarcération - d'engager une analyse réelle et pertinente sur les aménagements spécifiques qui devraient exister pour chaque sexe. Je dis bien "aménagements". Alors, puisqu'il a été choisi dans le cas présent de discuter du problème des conditions carcérales des femmes, il serait pertinent de réfléchir par exemple à la question de l'hygiène intime des femmes. Il est évident qu'une attention particulière devrait être portée à cette nécessité sanitaire fondamentale puisque les femmes sont bien plus sensibles à un manque d'hygiène à ce niveau que les hommes. C'est scientifiquement incontestable. L'accompagnement lors des périodes de menstruation devraient également être discutées. La ménopose aussi...Il y aurait de quoi analyser avec rigueur bon nombre de probématiques d'atteinte au corps et à la psychologie...Il y aurait grand intérêt à ne pas faire que réfléchir mais surtout apporter des solutions et légiférer. En bref, bosser est bien plus efficace que chialer...

Malheureusement, cette "enquête" n'apporte absolument aucune réflexion concrète à ce propos. Ici, c'est le thème de la privation de liberté, de la peine que la société a décidé de rendre à ces justiciables qui est remise en cause. Une souffrance qui serait, selon l'auteur, particulièrement intolérable pour la gente féminine. Il ne m'apparaît pas judicieux de laisser penser qu'il existe une inégalité dans la souffrance liée à l'incarcération. Il est totalement absurde et contre-productif de mettre en avant systématiquement et compulsivement le statut, le rôle ou encore les sentiments de la femme-mère. Cela signifierait-il que les hommes n'auraient pas besoin de la reconnaissance de leur rôle et de leur statut ? Ces bougres primaires seraient-ils incapables d'avoir des sentiments paternels forts ? Ce système de pensée nie l'autre sexe et ne va donc pas dans le sens de l'égalité. L'homme souffre aussi de la séparation d'avec son enfant. Les femmes n'ont pas le monopole du coeur et de l'amour parental. "Le père peut être une excellente mère...et même tout simplement un excellent père !", a dit Boris Cyrulnik. Tout est dit.

Le livre est truffé de raccourcis et d'inepties stéréotypés. Je ne reprendrai pas l'ensemble des thématiques abordées par la magistrate sans aucune analyse rigoureuse. Bon, une petite dernière pour la route tout de même: non Isabelle Rome, les prisons de femmes ne sont pas plus insalubres que celles des hommes. Et certainement pas La Maison d'Arrêt De Versailles, l'établissement où vous avez enquêté; vous le dites vous même: "c'est le nec plus ultra". Une contradiction de plus...

Arrêtons-nous en là pour ce qui est du manque de pertinence dans le traitement du sujet du livre. Passons à présent à ce qui ME concerne et ME dérange (le mot est faible). Dans le cadre de ce qui est appellé une enquête en immersion, Isabelle Rome - en tant que magistrate donc - a rencontré mon ex épouse (Poulomi) alors qu'elle était mise en accusation pour tentative d'assassinat en bande organisée sur ma personne. Elle a donc échangé avec elle et les services sociaux qui accompagnaient ma fille en visite à la prison entre 2013 et 2014. Un dernier élément: lorsqu'on entreprend ce type d'enquête, il paraît évident qu'il convient de s'entretenir avec des directeurs ou directrices d'établissements pénitentiaires. Maître Virginie Bianchi, l'avocate de mon ex épouse, est une ancienne directrice de prison fraîchement reconvertie avocate. Il y a des mélanges de fonctions et de genres, des collusions, qu'on a le droit de trouver assez troublants. Entre devoir de réserve du magistrat et liberté d'expression de la personne privée ou morale, il existe une ligne rouge. Elle a été franchie...allègrement et irresponsablement.

Les échanges de la magistrate avec Poulomi sont repris dans le livre. Y est décrite une mère avec un M majuscule, une sainte quasi canonisée, la main sur un cœur meurtri de douleur et d'inquiétude pour sa fille qui est - cela ne fait aucun doute pour Isabelle Rome - maltraitée par un père monstrueux, alcoolique, agressif, violent. Un grand classique bien connu des juges aux affaire familiales. Puis, vient l'immonde accusation: le mot "inceste" n'est pas prononcé mais il est largement visible entre les lignes. Madame le juge y croit ou a fortement envie d'y croire puisque la maman lui montre des "dessins à connotation sexuelle". La narratrice n'a pas même pris le soin d'utiliser le conditionnel. J'étais présumé coupable. J'ai vu l'un de ces dessins, les experts commis par la suite aussi: il s'agit d'un poney avec une crinière, quatre pattes et une queue. La queue, c'était ça la connotation sexuelle. Ce serait risible si les conséquences n'avaient pas été aussi dramatiques. 

Les deux experts commis à la suite de ces accusations ont été extrêmement clairs et tranchants: ce n'est qu'une pure spéculation, un procès d'intention qui ne repose absolument sur rien. Autrement dit, c'est un dossier à charge fabriqué artifitiellement. Ces deux pontes de l'expertise pénale que sont Alain DUMEZ et Roland COUTANCEAU m'ont tous deux blanchi, incontestablement et définitivement. Une anecdote: l'un deux m'a posé la question suivante :

- "Pensez-vous que la juge et les services sociaux croient réellement aux accusations qui sont portées contre vous ?".

Sans aucune hésitation, je lui ai répondu :

- "Il est évident que personne n'y croit. Sinon, une information judiciaire aurait été ouverte contre moi et le juge n'aurait pas maintenu un droit de garde pendant des week-ends et des vacances. Dans le cas de réels soupçons d'abus sexuels, c'est le risque zéro qui aurait été pratiqué et je serais aujourd'hui sous les verrous."

- "Alors pourquoi m'a-t-on demandé de vous expertiser, pensez-vous ?"

- "Parce que la juge des enfants à besoin de se couvrir...elle est allée trop loin..."

Esquisse de sourire de l'expert...il prend note... 

La juge des enfants - outrée que je me sois permis de dire à l'expert ce que je pensais d'elle - a alors, devant deux rapports incontestables, ordonné une mainlevée du placement et un retour de ma fille à la maison. Il lui aura fallu deux ans pour que soient demandées ces expertises et deux rapports pour arrêter le massacre. Deux ans de souffrance, de lutte acharnée, d'espoirs régulièrement déçus. J'ai été injustement, illégitimement et illégalement privé de ma fille pendant plus de deux ans. Je suis en droit de m'interroger sur les relations qu'ont eu Isabelle Rome et les services sociaux du département dirigé par son époux. J'ai légitimement des raisons de me poser la question des relations qu'ont pu entretenir a minima mon ex épouse, Isabelle Rome, les services sociaux et le juge des enfants. Il a existé bien trop de thématiques et de sémantiques communes à ces acteurs depuis le placement de ma fille jusqu'au procès d'assises. Tout comme des enquêteurs de la police judiciaire, des procureurs ou encore des juges d'instruction, il y a des hasards et des coïncidences qui interpellent. 

Pas un acteur n'a rattrapé l'autre: très tôt, j'avais transmis les rapports d'expertise psychologique et psychiatrique de mon épouse à la juge des enfants ainsi qu'aux services sociaux: "affabulatrice, manipulatrice, sans aucune limite, atteinte d'un sentiment de toute puissance et d'omnipotence de son désir." Il y en avait des raisons de douter et d'approfondir l'enquête. Mais non. Une loi de l'omerta semblait peser lourdement sur ce dossier. Alors j'ai cherché et cherché à comprendre l'incompréhensible, à en devenir fou. "Mais, cela n'a pas de sens, après des années à protéger ma fille avant que le drame ne survienne, je me serais mis à la violer pendant son placement ? Ca ne colle pas, il n'y a pas le moindre passif !!! Pourquoi la famille d'accueil, qui - après un signalement de l'Enfance en Danger - a été interrogée plusieurs heures par la gendarmerie, n'a pas fait l'objet de soupçons ??? Qu'est-ce que le juge attend pour demander des expertises ???". Rien n'était logique. Des éléments m'échappaient. Aujourd'hui, je le dis comme je le pense : Isabelle Rome a très probablement influencé le dossier d'assistance éducative avec, en perspective, une volonté farouche de sauver la soldate Poulomi au procès d'assises. Je ne rentre pas aujourd'hui dans le détail de la procédure mais il s'en ait fallu de peu que cette stratégie fonctionne.  Chacun a sa responsabilité car chacun savait : la juge des enfants, les services sociaux, la famille d'accueil et...Isabelle Rome. C'est une intime conviction que je me suis construite à l'appui de documents, d'analyses et d'entretiens avec des sources proches du dossier que je ne nommerai pas.

Ce bouquin que je vois posé sur mon bureau me donne la nausée. Penser aux conséquences de l'ingérence de la magistrate dans des affaires aussi graves m'écœure. Peu importe la rigueur de l'enquête, l'impartialité ou la morale; du moment qu'il existe une petite gloire à la clé. Le ton dramaturgique grossier et lassant laisse apparaître une narratrice aux crédos néo-féministes fondamentalistes. Pour Isabelle ROME, une mauvaise mère, ça n'existe pas. En revanche, les mauvais pères, il n'existe que ça ! Et la magistrate d'y venir sournoisement : ce soi-disant calvaire insoutenable de Poulomi (qu'elle n'a à aucun moment cherché à en estimer la véracité) ne représente-t-il pas une circonstance atténuante du crime consommé ? Il faut être bien radicalement engagé pour laisser croire de telles inepties. De ce que je perçois et analyse, le "juge rouge" n'est pas un mythe bien que Madame Le Juge ait souvent affirmé le contraire.

En parlant de médiatisation, Isabelle Rome et Poulomi apparaissent toutes deux dans un reportage diffusé au JT de TF1 à l'occasion de la journée de la femme le 8 mars 2015, soit trois semaines avant l'ouverture du procès aux Assises de Nanterre (30 mars 2015). Dans ce reportage, Poulomi est floutée et le joli sobriquet de Daisy lui est attribué....c'est drôle, c'est l'un des pseudonymes qu'elle a utilisé pour commettre le crime. Je suis passé outre... Ne cherchez pas la vidéo sur Youtube, elle a été supprimée après la parution du présent billet. 

Quand l'huissier est venu me remettre pas même trois semaines avant le procès la liste des témoins supplémentaires pour la défense de Poulomi, autrement dit les témoins cités à ma charge, contre moi...je suis resté littérallement sidéré. La famille d'accueil, la bibliothécaire de la prison, les copines de Poulomi que je n'ai jamais vues de ma vie...ces témoins absurdes, je m'y attendais. Même s'il me paraissait limite que ses copines puissent témoigner bien qu'elle avaient bénéficié de permis de visite pendant la détention provisoire (pratique pour se mettre d'accord), même si je ne comprenais pas pourquoi les services sociaux avaient laissé la famille d'accueil - tenue également à un droit de réserve - se présenter comme témoin. Témoins de quoi ? On était aux Assises pour parler des personnalités et des faits qu'aucun de ces témoins ne connaissaient. Mais Isabelle Rome en sa qualité de magistrate, je ne m'y attendais absolument pas. J'avais lu son livre et j'avais une totale confiance en ces honnêtes engagements pris en introduction, page 21 : "Dans un soucis d'impartialité, je me retirerais de la composition de la chambre amenée à la juger, si l'une d'entre elles [les femmes qui témoignent] devait comparaître devant moi. Un tel cas ne s'est pas présenté à ce jour."

La magistrate aurait souhaité influencer le procès qu'elle ne s'y serait pas mieux prise ! Isabelle Rome a littéralement dérapé en me présumant coupable dans son livre et en acceptant de figurer en tant que magistrate sur la liste des témoins de Poulomi. Primo celle-ci aurait pu être directement amenée à exercer son rôle de magistrat impartial une fois l'instruction close puisque c'est la Chambre de l'Instruction de Versailles qui prend alors le relais au niveau procédural. Deuxio, si mon ex épouse avait fait appel de l'arrêt la condamnant à 15 ans de réclusion, c'est la Cour d'Appel de Versailles qui aurait été amenée à juger l'affaire en deuxième ressort. Il eût alors été bien trop tard pour se retirer, n'est-ce pas ? L'engagement pris n'est absolument pas tenu. Il s'agit d'un déni de justice basique hallucinant de la part d'un magistrat de ce niveau.

Bref, finalement Isabelle Rome ne s'est pas présentée à la barre..."Nous passons outre ? " a proposé comme il se doit le Président de la Cour. Chacun des trois avocats présents ainsi que l'Avocat Général, tous bien gênés il faut le dire, ont acquiescé en silence...un silence qui en disait long...il ne fallait pas polluer les débat avec ce qui aurait pu se transformer très rapidement en scandale judiciaire. Par les temps qui courent aussi vite que les affaires, il était nécessaire d'éviter un dérapage judiciaire incontrôlé de plus, un mélange des genres politiques et judiciaire douteux au point de mettre les français encore plus en colère qu'ils ne le sont en ces temps de crise morale...C'est bien dommage qu'Isabelle Rome n'ait pas eu le courage d'aller jusqu'au bout de sa démarche; elle aurait alors eu l'occasion d'entendre l'avocat général s'adresser à mon ex épouse dans ses réquisitions : "Non, Madame X, vous n'êtes pas une bonne mère !!! Une bonne mère ne tente pas de priver son enfant de son père !!!". 

....Passer outre...tout simplement...J'imagine que les pairs de la magistrate ou quelques confrères lucides lui auront soufflé de revenir à la raison...Le risque ne résidait pas en une petite tape sur la main de la part du Conseil Supérieur de la Magistrature...cette instance à l'habitude de "passer outre" et de protéger sa corporation. Le réel péril existait dans l'atteinte à une réputation construite de longue date. Un renom glorieux qui n'aurait pas supporté une aussi large fissure morale et professionnelle....et puis il aurait alors fallu ensuite subir les bruits de couloirs dans les palais de justice, les chuchotements qui se taisent quand la consœur approche...

Moi, la victime d'une tentative de meurtre et d'accusation calomnieuses d'abus sexuels, psychologiquement je ne suis pas passé outre...Imaginez le choc quand j'ai lu les passages où il ne fait a priori aucun doute que je suis un monstre pédophile ??? Quelle sera la réaction de ma fille le jour où très certainement elle lira ce livre ??? Le mal est fait, l'encre baveuse est définitivement indélébile... Imaginez aussi le poids que son intervention aurait pu avoir sur un jury populaire non professionnel qui doit juger un crime gravissime ? Je laisse chacun se faire sa propre opinion...la mienne est faite...Isabelle ROME a écrit un autre bouquin avant celui-ci. Son titre : "Vous êtes naïve, Madame Le Juge". Je ne pense pas que Madame Le Juge soit si naïve et si impartiale que cela. En tout état de cause, il lui est interdit de s'ingérer dans des affaires dont elle n'a pas la charge.

Non, Madame Le Juge, je ne suis ni un mari ni un père monstrueux. En cherchant un peu, vous auriez sans doute découvert combien je me suis investi pour épanouir ma femme, lui apprendre le français, lui permettre de faire ses études en mettant ma carrière entre parenthèse...vous auriez appris que j'ai été le seul homme de mon entreprise à prendre un congé parental d'une année pour m'occuper de ma fille et permettre à ma femme de terminer ses études sereinement. Un congé au cours duquel j'emmenais ma fille chaque midi sur le lieu de travail de sa maman pour qu'elle lui donne le sein...Enfin, il ne vous aurait pas échappé que j'ai mené un combat acharné dans mon entreprise pour défendre le droit des femmes...trois ans à la Commission Egalité Hommes / Femmes...et cette fois-ci avec une placardisation professionnelle définitive. Dernière petite question de rien du tout, Madame le Juge: Avez-vous cherché à savoir pourquoi ma fille avait été placée ? Il s'agit d'une fausse question car vous le savez, c'est à la suite d'une crise puissante de stress post traumatique générée par cette tentative d'assassinat par arme à feu d'une extrême violence...

La rigueur de l'enquête et l'immersion réelle, c'est sans doute cela qui vous a manqué. Mais peut-être que vous n'en aviez pas le souhait ? Au final, c'est dommageable pour tout le monde, pas uniquement pour moi, ma fille et ma famille mais aussi pour les coupables, leurs enfants et leurs familles. Nous nous retrouvons tous face à un échec de l'humain et de la justice des hommes...L'image du pays de référence des droits de l'homme, la nation du "Contrat social" lumineux, de l'indépendance de la Justice s'en retrouve misérablement maculée... Un jour, j'écrirai à mon tour pour lâcher se "Cri" de Munch qui résonne en moi...mais avant ça, il faudra que la nausée passe...

PS : Robert Badinter offre à Isabelle Rome le sceau de la probité et du courage en préfaçant son bouquin. Je n'ai jamais été impressionné par la légende Badinter. Mitterrand avait décidé d'abolir la peine de mort, Badinter s'est tiré la couverture et a forgé sa carrière politique sur un pur hasard de parcours. Ce que je retiens de Batinter est essentiellement son refus de défendre le dossier du juge Renaud...petitement, en le confiant sciemment à un jeune magistrat en tout début de carrière...Là, il en aurait fallu du courage...Quoiqu'il en soit, ce dernier - extrêmement sollicité par tout le monde et surtout n'importe qui - préface à qui mieux mieux des dizaines de bouquins de gauchistes caviardisés qui s'apitoient sur les conditions de détentions avant de rejoindre leur petit confort bobo.

"Badinter, dessine-moi une victime..." demanda boucles d'or

"Mais ça n'existe pas une victime...ça ne doit pas exister même...", dit Badinter, "si tu veux, je peux te dessiner un criminel prisonnier, je sais bien les faire ceux-là..."

Boucles d'or, ne sachant plus quoi penser du bien et du mal, baissa les yeux et répliqua: "Moi, j'aimerais bien qu'on essaie de dessiner les deux parce qu'ils existent bien tous les deux, n'est-ce pas ? Ils sont bien humains tout les deux ?"... Badinter souria tendrement et carressa la tête de boucles d'or : "C'est normal, tu ne peux pas comprendre, tu es trop jeune : nous, les socialistes, pensons que pour que le crime n'existe plus, il suffit de nier les victimes...Allez va tranquille mon enfant, Dame Taubira s'occupe de tout..."

*************  Droit De Réponse Détaillé : Isabelle Rome (une année d'enquête) Versus Michèle Agrapart-Delmas, expert judiciaire auprès de la Cour de cassation et de la Cour d'appel de Paris, expert européen agréé et auditeur de l'Institut des Hautes études de la Sécurité Intérieure. Diplômée de l'Institut de psychologie de Lyon (3ème cycle) et de l'Institut de criminologie de Paris, elle exerce en cabinet privé depuis plus de 20 ans. Elle est membre de l'Association Française de Criminologie, de la Société Internationale de Criminologie, de la Commission de Surveillance des maisons d’arrêts des Centres Pénitentiaires et de l'Association Française de Psychiatrie et Psychologie Légale.  **************

1. Quand on a la chance (?) de bénéficier d'une préface de Robert Badinter, pourquoi se priver de citer Levinas ? Ainsi apparaîssent les premiers mots de l'ouvrage: "Le visage est ce qui nous interdit de tuer." [Emmanuel Levinas, Ethique et infini (1997]

> Première incompatibilité avec la réalité des faits qui me concernent : mon ex épouse a beaucoup insisté auprès du tueur à gages pour assister à l'exécution. Ce même tueur professionnel en a été choqué. Mon visage ne l'a pas interdit de tenter de me tuer, Madame le juge...

2. Puis la magistrate-écrivaine-enquêtrice s'engage dans une préface qui se dit objective : "En France, les femmes représentent moins de 4% des détenus (...) Elles souffrents plus que les hommes en prison."

> Cette déclaration totalement subjective ne repose sur aucune étude objective et scientifique en milieu carcéral. Ce n'est selon moi pas un manque de rigueur mais une pure spéculation conçue maladroitement.

> Ce genre de propos est anticonstitutionnel car opposé clairement au principe d'égalité réclamé à juste titre par les courants féministes. Mêmes compétences, mêmes salaires ok mais mêmes crimes, mêmes peines...Isabelle Rome crée ici la double-peine implicte génétiquement. Osé...

> Enfin, commençons ici à opposer à cette pseudo-enquête "en immersion" à l'expertise rigoureuse et incontestable de la psycho-criminologue Michèle Agrapart-Delmas. Ainsi est présenté son ouvrage "Femmes Fatales - Les criminelles approchées par un expert" (Editions Maxmillo, 2009):

"aujourd’hui la criminalité féminine croît, notamment chez les mineures. Environ 166 000 femmes, dont 15 000 mineures, sont annuellement mises en cause par les services de police et de gendarmerie. Incestueuses, vengeresses, infanticides, arnaqueuses, adolescentes psychopathes, amantes passionnelles, complices de meurtriers ou de cambrioleurs : l’auteur, forte de son expérience, dresse les portraits captivants de celles qui, au fil de l’histoire et aujourd’hui, fascinent et effraient autant que les hommes, voire plus."

L'experte s'exprime en ce sens dans une excellente interview menée par Bruce Toussaint sur Europe 1 puis sur le site du Figaro

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