La cybersécurité, c’est comme le papier toilette.
Tant qu’il y en a, tout va bien.
Le jour où ça manque… c’est la panique, l’improvisation et l’inconfort total.
Je n’écris pas ces lignes depuis un bureau climatisé, protégé par trois couches de certifications ISO.
J’ai connu la réalité des salles de marché, des messageries critiques en cabinet ministériel, des crises informatiques internationales, des Jeux Olympiques et même des scrutins présidentiels.
Ce que j’ai appris ? Ce n’est pas la technologie qui nous trahit.
C’est notre confort. Notre oubli. Notre délégation sans pilotage.
Externaliser ? Oui. Oublier ? Jamais.
L’externalisation, c’est séduisant :
On transfère la complexité. On "fiabilise". On "optimise les coûts".
Et surtout, on n’en parle plus.
Résultat ? Plus de réunion.
Plus de tension.
Juste une ligne mensuelle : « Infogérance : 590 € HT »
Sauf que…
Le jour où un serveur clignote, où un salarié ouvre un mail vérolé,
où votre comptable clique sur « suivre ce colis » un vendredi soir à 18h,
vous cherchez désespérément qui appeler.
Et là, vous découvrez que personne ne sait vraiment qui fait quoi.
La confiance sans contrôle : droit dans le mur
Tout le monde a "confiance".
Personne n’a vérifié.
Votre prestataire pense que la sécurité est gérée par le DAF.
Votre DAF pense que c’est prévu dans le contrat.
Et vous, dirigeant, vous pensez que tout est sous contrôle.
Mais en cas d’incident, que fait le contrat ?
Il vous rappelle une chose : à qui appartiennent les torts.
La cybersécurité invisible est la plus dangereuse
Le pire ennemi de la vigilance, c’est le confort.
Quand tout fonctionne, vous oubliez que ça pourrait s’arrêter.
Alors, on coupe dans les audits.
On oublie les sauvegardes.
On ne teste rien.
Et on laisse les clés du camion à un prestataire qui, parfois, ne sait même pas ce qu’il transporte.
Jusqu’au jour où… il n’y a plus de papier.
Vous essayez de relancer votre activité, mais tous vos fichiers sont chiffrés.
Vous appelez votre prestataire : il est en vacances.
Vous relisez le contrat : « meilleur effort sans garantie ».
Vous demandez une sauvegarde : elle date d’avant la pandémie.
Ce n’est pas une dystopie. C’est du vécu.
J’ai vu des administrations, des entreprises du CAC40 et même des hôpitaux entiers paralysés… à cause d’un oubli.
D’un excès de confiance.
D’une gouvernance absente.
La solution ? Pas magique. Juste logique.
Vous externalisez ? Très bien.
Mais pas en mode "poussette sans les mains".
Déléguer ne veut jamais dire abandonner.
Voici les fondamentaux à reprendre en main :
Gouvernance claire : qui fait quoi, quand, avec quel engagement ?
Sauvegardes testées : et pas juste "présumées fonctionnelles".
Contrôle régulier : exigez des preuves, pas des promesses.
Audit indépendant : la cybersécurité ne se déduit pas d’une facture.
Une règle simple à retenir :
La cybersécurité, c’est comme le papier toilette.
On n’en parle jamais.
Mais le jour où ça manque, on s’en souvient très longtemps.
Et vous, êtes-vous sûr qu’il y en a encore un rouleau ?
Posez la question aujourd’hui. Demain, il sera peut-être trop tard.