Des activités bien prenantes meublent mes longues journées. La musique, les travaux de ma maison, la ferme, le boulot et les amis sont ce qui me lie à la vie. Cette vie si fragile est à la merci du sort. La nature, dans son immense générosité et sa grande bonté, vous la prête mais elle ne vous prévient pas qu’elle peut à chaque instant vous la reprendre. Seule l’expérience que vous acquérez vous alerte sur votre incapacité à en devenir le proprio. Vous n’en n’êtes que le gérant.
Cela voudrait-il dire qu’il y a un bailleur au dessus de vous? Non, au dessus, il n’y a que cette nature hostile ou amicale, pacifique ou belliqueuse. L’idée même de posséder sa vie est un leurre. Votre vie, vous l’agrémentez à votre guise, vous l’enjolivez ou vous l’abimez mais elle n’est pas votre bien. Et si vous la malmenez, elle vous sera reprise (ou pas). Et c’est dans ce « ou pas » que réside l’injustice. Parce que, bien évidemment, la nature est injuste. Elle peut ôter la vie à ceux qui l’ont chérie et à l’inverse laisser s’éteindre en paix ceux qui ont brûlé leur existence sans se préoccuper des conséquences de leur insouciance.
Et je terminerai cette note en criant à la patronne que quoi qu’elle fasse, elle ne nous empêchera jamais de nous sentir heureux et vivants…