C'est la fête, à ce que l'on dit. L'occasion de sortir son plus bel habit d'empathe. Il est comme neuf. Faut dire qu'il ne sert que dans de très rares occasions et surtout, pas trop longtemps! Cette année, je crois que c'était pour le 14 juillet que nous avons pu assister au dernier carnaval d'empathes.
C'est quand la misère raccorde entre eux les miséricordieux que l'envie me prend de rire. Ça me rappelle ce jeune chanteur du milieu des années 70 qui avait manifesté son dégoût pour le troupeau bêlant de cette région hexagonale que vous n'aurez aucun mal à situer. L'hymne de ce jeune rebelle de la chanson française est (paraît-il) encore réclamé lors de ses tours de chant.
Les évanescents apitoyés, les dilettantes de la compassion déposent leurs bougies et s'en vont continuer leurs achats de Noël.
Noël... Noël et son esprit si bien décrit dans les téléfilms diffusés en cette période de bêtisiers! On affrète par milliers des cargos médiatiques chargés à bloc de charité et de bonté (tant précaires qu'avariées) et on s'en oint fièrement l'ombilic. Sensiblerie et fausse bienveillance fortement ancrées font de cette période une tragicomédie. On farcit la dinde et on se force aux « bons sentiments ». Mais quel est notre vraie nature ? Ne serait-elle pas une nature du lundi? Un lundi-niais, ce fameux lundi qui nous voit naïvement scandalisés mais inertes. Un lundi-menuet, celui qui nous diminue en faisant de nous des êtres concentrés sur leurs petits bonheurs égoïstes de danseurs de salon. Un lundi-ferrant, celui qui fait de nous des pêcheurs insensibles aux douleurs que procurent nos hameçons. Nous ferrons la misère pour mieux nous flatter de la rejeter à l'eau.
Niaiseuses fêtes et belle ânée...