Le ventre vide et les yeux secs
Dans une danse humide, il se fait le bec
La vie glacée et les rêves déchirés
Il a fracassé ses doutes enterrés.
Le ventre vide, ses mains dissèquent
Les sens limpides de ses échecs.
Dans la chaleur épaisse de ses sens ébahis
Ils cherchent la détresse des enfants envahis
De cris et de tristesse que des mots ont trahi
Ultime ivresse
Il a faim.
Dans son désert de vie, il dévide l'envie
De modeler l'avis, c'est sa chance de survie.
Dans le vide abyssal, lividité sidérale,
Il se pense marginal, défend son sens amoral,
Sa gaité défraîchie s'estompe dans la nuit
Pour répandre l'ennui de son triste gachis.
Dans la chaleur épaisse de ses sens ébahis
Ils cherchent la détresse des enfants envahis
De cris et de tristesse que des mots ont trahi
Ultime ivresse
Il a faim.
Égaré, oublié, il se croit arrivé
Fissuré, craquelé, on le voit dériver
Au fond d'un autre ailleurs, il cherche la laideur
Il nourrit ses rancoeurs et domine sa torpeur
Les limbes odorants de son égo errant
Assombrissent ses failles ; il rend ses entrailles.
Dans la chaleur épaisse de ses sens ébahis
Ils cherchent la détresse des enfants envahis
De cris et de tristesse que des mots ont trahi
Ultime ivresse
Il a faim.