J'ai fait une petite "review" des 5 spectacles qui m'ont vraiment fait frissonner (Top 3 avec des exæquos):
-N° 3: "La volonté des cuisses"
-N° 2 (à égalité): "Obsolètes" et "Rouge Nord".
-N° 1 (à égalité itou): "Goodbye Persil" et "Der menschenfresser Berg oder die Besteigung die Bjørg Schaffers Leben kostete ou La Montagne (titre provisoire)".
« La volonté des cuisses. » (Collectif PourquoiPas) :
Ce quatuor circassien qui, de base, est plutôt porté sur le porté acrobatique (oui, je sais, porté sur le porté, c'est lourd ! Ça vous donne une idée des difficultés à surmonter pour ces 4 Fantastiques) nous invite au rire et à l'enchantement d'une poésie aérienne grâce aux pirouettes exercées sur une portée musicale (et oui, encore ce mot!) de laquelle s'envole par moments des balles de jonglages rouges (rouge comme... le nez du clown, bien que de clownerie il ne soit pas question ; plutôt d'humour décalé).

« Rouge Nord » (Cirque Pardi!) :
Avec une ambiance post-apocalyptique, subtilement coincée entre Mad Max, Le dernier combat (1er film de Luc Besson) et un Tanrantino, le Cirque Pardi ! nous offre une tranche de vie punk. Un engin de chantier, une cabine téléphonique, un container sur lequel un guitariste punk-rock délivre une musique déjantée aux riffs acérés et à la distorsion suintante de Bourbon tiède, accompagnent les dérapages contrôlés d'une Mercedes 240 D et les péripéties funambulesques d'un héro, chahuté par sa Nikita Hagen Jojovitch. Du vrai grand cirque moderne !

« Goodbye Persil » (Compagnie L'Arbre à Vache) :
Une guimbarde (plus proche de l'épave que de la limousine) déboule dans un jardin public et s'arrête proche du massif de fleurs au milieu de l'aire de jeux. Deux énergumènes en jaillissent et s'encagoulent. Armés d'une pelle et d'une bêche, ils vont aller de tracasseries en mésaventures. S'ensuivront des moments loufoques et d'autres plus émouvants mais jamais nos deux anti-héros, tels des Eric Idle et Michael Palin (ex- Monty Python), ne s'éloigneront de leur objectif premier : donner une sépulture décente à Persil. Ce duo ne va pas tarder à nous rappeler ce qu'est l'humour anglais, oscillant entre « La Vie de Brian » et « The Mr Bean Christmas Turkey ».

« Obsolètes » (Compagnies À Demain J'espère/ Gravitations) :
Ils se sont réunis pour agir. Tels des syndicalistes ou des miltants politiques (ou même des Gilets Jaunes), ils ne veulent plus que le peuple « persévère » dans l'ignorance. Tout au long de l'élaboration de la charte du mouvement qu'ils ont créé, les personnalités vont s'affirmer... mais « il n'y a pas de chef », répètent-ils à longueur de discours. Pendant ce spectacle, nous allons (re)découvrir des situations bien connues de tous lors d'assemblées générales syndicales ou associatives. Une satire bienveillante qui nous renvoie à nos propres failles mais reste drôlissime ; le tout sur fond de révolte cacophonique et sourde d'une société en perpétuel mouvement statique...

« Der menschenfresser Berg oder die Besteigung die Bjørg Schaffers Leben kostete ou La Montagne (titre provisoire) » (Compagnie Les Vrais Majors -Belgique- ) :
Les coulisses d'une création théâtrale, adaptation d'un film allemand des années 30 sur une ascension en haute altitude. Dans ce spectacle complètement loufoque (Belge, en quelque sorte), on va continuellement balancer entre réalité et fiction ; de la scène magistrale de l'alpiniste, vainqueur du sommet, aux considérations techniques et financières du metteur-en-scène, en passant par l'acteur, bouffi de suffisance et affublé d'un égo surdimensionné, qui nous explique qu'il sort du tournage d'un film pour France 2, mais adooooore revenir aux sources mêmes de la création pour mettre à disposition son immense talent d'interprête... On savait le cinéma Belge bien foutraque. Avec « Der menschenfresser Berg oder die Besteigung die Bjørg Schaffers Leben kostete ou La Montagne (titre provisoire) », on franchit encore une limite .
