Quel temps fait-il chez vous ?
Ici le ciel se déchire en nuages de lamé d'or. Il a plu.
Le gros chêne a tête carrée est tout roux. Il le restera jusqu'au printemps vu qu'il est marcescent. C'est la vigie d'en bas.
J'ai fait silence radio pour ce premier billet.
Intimidation de la page blanche.
Alors voilà : je voudrais vous parler de cette banlieue, qu'on raconte volontiers en des termes affreux.
Elle se doit d'être laide, forcement. Elle se doit d'être honteuse. Elle se doit de n'être rien qu'un néant informe où se déverse toute la misère que les corps sociaux rejettent comme ils jettent leurs ordures à la benne.
Presque pire : les faux-amis tendance gnangnan, comissération et vrai mépris dissimulé.
C'est un peu court, c'est un peu faux, c'est un peu lassant de l'entendre.
Alors je vais essayer de nuancer le propos.
Oui, je me sens légitime. Comme chacun.
Selon le jour une colère sourde m'anime, ou bien c'est l'ironie.
Pour aujourd'hui voyons donc : l'ENERGIE.
Pas l'énergie qu'il faut pour vivre, ou pour rire. Non.
Sur mon bureau 150 feuillets du rapport sur le changement d'énergie de nos chaudières.
Scénarii, conséquences, coûts. Tout y est.
Sans vouloir faire nous faire mousser, nous avons dû nous emparer du problème en moins de trois mois. La co-génération, les turbines, le prix du gaz et celui du fioul, les économies obligatoires. La taxe carbone, l'énergie solaire et j'en passe ont envahi, sans crier gare mon logis et mes réflexions.
Ce soir, xième consultation d'experts à la mairie. Les enjeux sont considérables et d'aucuns se basant sur notre réputation désastreuse, aimeraient bien nous enfumer correctement pour en soutirer un marché juteux de plusieurs millions d'euros.
Comment ? ces pauvres hères pensent. Pensent écolo, pensent basse consommation d'énergie, pensent à se grouper (même si ce n'est pas facile) pensent à penser.
Diable !
J'en dirai plus en sortie d'assemblée générale.