J’ai lu « que le traité de l’OTAN ne prévoit pas l’éventualité où un État membre en attaquerait un autre »[1]. Par exemple, si les États-Unis attaquaient le Canada ou le Groenland, « il s’agirait d’un conflit bilatéral et, donc, hors de responsabilité de l’OTAN »[2]. C’est la meilleure !
Pour Christian Leuprecht, expert au Collège militaire royal de Kingston et à l’Université Queen’s[3], les États-Unis ne seraient même pas contraints de sortir de l’OTAN s’ils attaquaient le Canada. « Rien dans la charte de l’OTAN n’empêche en effet l’action unilatérale d’un État membre, bien au contraire. L’Alliance étant établie par les États-Unis, elle était conçue pour servir les intérêts américains de prime abord, ce qui veut dire assurer l’unilatéralisme américain. »[4]
Bref, le Canada et le Groenland sont à la merci de l’ogre Donald Fredovitch[5] Trump, qui lorgne leurs richesses naturelles et leur position stratégique.
Je pense que l’OTAN ne convient dorénavant plus, considérant la nouvelle donne mondiale, à savoir le dangereux et inédit rapprochement des États-Unis avec la Russie (l’ennemie séculaire de l’Alliance atlantiste) et son agressivité incompréhensible à l’endroit de ses alliés.
Lors d’une conférence donnée à Varsovie le 25 mars, le chef de l’OTAN, Mark Rutte, a déclaré : « Ce n’est pas le moment de faire cavalier seul. Ni pour l’Europe, ni pour l’Amérique du Nord. Les défis mondiaux en matière de sécurité sont trop importants pour que nous puissions y faire face seuls. Lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité de l’Europe et de l’Amérique du Nord, il n’y a pas d’alternative à l’OTAN. »[6]
Oui il y a une alternative : créer une nouvelle OTAN forte, composée de pays vraiment attachés à la démocratie et ennemis intraitables de l’axe du mal. Il faut aux États membres de l’OTAN qui soutiennent l’Ukraine contre la Russie se retirer de l’Alliance actuelle et fonder une nouvelle organisation qui inclurait des pays comme l’Australie, la Corée du Sud, la Nouvelle-Zélande, le Japon, notamment. Laissons l’OTAN aux États-Unis, à la Hongrie, à la Slovaquie et à la Turquie (qui a compliqué l’adhésion de la Finlande et de la Suède pour des broutilles, et qui s’en est déjà pris militairement à la Grèce).
La nouvelle OTAN, avec la France et le Royaume-Uni comme États membres, serait détentrice de l’arme nucléaire.
Il faut une charte adaptée aux nouvelles réalités. Un État membre de la nouvelle OTAN qui attaquerait un autre État membre en serait expulsé sur-le-champ. Un État membre de la nouvelle OTAN qui tiendrait un double discours, minerait les sanctions infligées à un pays agresseur, ou même fricoterait avec celui-ci, serait expulsé. Un État membre de la nouvelle OTAN qui ne serait plus considéré comme un pays démocratique serait expulsé.
Un nouveau nom pour la nouvelle OTAN : OTAD (Organisation du traité de l’alliance démocratique). Rien n’empêcherait les États-Unis d’adhérer à l’OTAD une fois revenus à la raison, mais pas à ses conditions.
Sylvio Le Blanc
[1] https://www.ledevoir.com/monde/860191/face-menace-russe-ou-americaine-defendrait-canada
[2] Idem.
[3] https://www.queensu.ca/academia/leuprecht/
[4] Idem.
[5] Fred (le prénom de son père, en patronyme russe).
https://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9nomination_d%27une_personne_en_russe#Patronymes
https://fr.wikipedia.org/wiki/Fred_Trump
[6] https://www.lapresse.ca/international/europe/2025-03-26/la-reponse-de-l-otan-a-une-attaque-contre-un-allie-serait-devastatrice-previent-rutte.php