Si les pays amis de l’Ukraine, en particulier les pays européens, n’entrent pas en guerre contre la Russie, le conflit en cours s’éternisera, les Ukrainiens continueront de souffrir et de mourir. Les bâtiments et les infrastructures continueront de tomber. Les millions d’Ukrainiens contraints à la fuite pèseront plus longtemps sur l’économie des pays amis. À la fin, les spécialistes estimeront que d’être resté en retrait a coûté aux pays amis des centaines de milliards de plus que s’ils avaient affronté directement l’ours russe le jour suivant le 24 février 2022.
Le nucléaire russe fait-il craindre le pire aux pays amis ? Il n’y a pourtant qu’à rassurer le Kremlin et lui promettre que ses territoires reconnus internationalement resteront siens au terme du conflit. On ne provoque pas un conflit nucléaire quand l’intégralité de ses possessions territoriales est maintenue. Et si Poutine est malgré tout assez fou pour vouloir peser sur le bouton fatidique, jamais les hauts gradés de l’armée ne le laisseront faire, parce qu’ils savent que ce serait la fin des haricots pour eux.
Oui, entrer en guerre aux côtés de l’Ukraine est la seule façon d’écourter le conflit et de battre la Russie à plate couture, afin de lui couper toute envie de récidiver. Les États-Unis ont fait preuve d’une « imagination » débordante une fois prise leur décision de faire la guerre au Vietnam du Nord et à l’Irak. Aujourd’hui, ils n’ont besoin d’aucun subterfuge : il faut simplement sauver l’Ukraine, qui est un pays indépendant, et remettre à sa place la Russie, qui devra se débarrasser de Poutine et de sa clique pour repartir sur une base nouvelle.
Oui, il y aura des blessés et des morts chez les pays amis, mais, toutes vies humaines étant égales, le conflit en provoquera moins au total que s’ils étaient restés de simples pourvoyeurs en armes et en argent.
Sylvio Le Blanc