Les Algériens de France sont devenus les boucs émissaires et le point de convergence de toutes les formes de racisme et de haine.
L'algérophobie, qui se généralise, s’insinue dans de nombreux discours politiques, souvent jusqu’à la caricature, et reflète avant tout la fracture profonde d’une société qui cherche désespérément un ennemi pour détourner l'attention de ses propres défaillances.
Dans cette dynamique, les Algériens deviennent des boucs émissaires, utilisés pour masquer des crises structurelles bien plus graves : l’effritement du modèle social, la dégradation des services publics, et un sentiment croissant d’injustice et d’inégalité.
L'algérophobie est également le symptôme d'une crise politique qui traverse la France. Le modèle social et politique, basé sur une vision figée du « vivre-ensemble », ne résiste plus aux bouleversements du monde contemporain.
C’est sans doute dans cet échec que réside l’origine du mal. L’illusion persistante de chercher un remède en accusant systématiquement les migrants, et plus spécifiquement les Algériens, d’être le « problème » est un aveuglement indigne.
Accuser une population d’être responsable de tous les maux de la société n’a rien de nouveau, mais cette tentation de stigmatisation atteint aujourd’hui des sommets de déraison et révèle un système politique désorganisé qui se perd dans un vacarme de voix discordantes, donnant parfois l’impression d’une gestion de crise par la stigmatisation d'une communauté.
Les 5 millions de Franco-Algériens et Algériens vivant en France, qui participent activement à la vie de la nation, refusent d’être les boucs émissaires de cette crise politique et sociale majeure. Ils sont porteurs d’une mémoire collective, d’une histoire de lutte et de résistance, qui fait partie intégrante de l’ADN de la France autant que de celui de l’Algérie.
Cette situation relève d’une immense manipulation, très souvent aux fins d’ambitions personnelles, dans laquelle une grande partie des responsables politiques se sont enfermés, niant massivement leur propre responsabilité dans l’échec de leur projet, en préférant se concentrer sur des coupables tout trouvés plutôt que de se confronter à la réalité de leur gestion désastreuse des problèmes économiques, sociaux et politiques.
Les Algériens de France ne resteront pas longtemps les bras croisés. Face à ce déferlement insupportable de haine, à cette ambiance de plus en plus malsaine et délétère, l’élite de la communauté se dressera pour défendre le respect des droits de ses membres.
Nous avons montré, à travers l’histoire, notre résilience et notre engagement pour la justice. Nous ne sommes pas les responsables des errements et des égarements d’un régime présidentiel à bout de souffle, et qui donne l’occasion de voir émerger et à peine dissimulés, des ambitions dévorantes de pouvoir par la manipulation.
Nous refusons d’être réduits à des boucs émissaires, et nous exigeons le respect et la reconnaissance de notre place légitime dans cette société.