Dans ma carrière d’animateur périscolaire et de directeur de colos, les enfants me réclamaient souvent de jouer aux Loups-garous de Thiercelieux. Un jeu très sympathique avec des adolescents, mais difficile à animer avec des primaires : triche, impatience pendant la nuit, révélation de cartes, manque d’écoute dans les débats, arguments ridiculement nuls, joueurs qui abandonnent juste parce qu’ils ne veulent pas être villageois… Bref, les enfants aiment le principe du jeu de bluff, mais pas le calme et la réflexion que demande ce jeu. J’avais donc abandonné l’idée d’organiser un Loups-Garous avec des primaires.
Un jeu de bluff très dynamique
Un jour, un ami m’a donné un jeu : le Two rooms and a boom. Explication rapide. Tout d’abord, il faut deux pièces, ou un terrain qu’on divise avec deux zones éloignées l’une de l’autre. On y place les joueurs, une moitié dans chaque zone. Le maitre du jeu donne un signe distinctif à un joueur de chaque pièce qu’il choisit, ce qui leur confère le titre de « leader ».
Ensuite, il distribue les cartes au hasard à tous les joueurs, même aux leaders : il y a des cartes bleues, et des cartes rouges, qui représentent une des deux équipes. Parmi l’équipe bleue, il y a un Président, et parmi l’équipe rouge, il y a un poseur de bombe. Le but des rouges est qu’à la fin de partie, le poseur de bombe soit dans la même pièce que le Président tandis qu’à l’inverse, le but des bleus est qu’ils soient séparés.
Les deux pièces sont hermétiquement fermées : pas le droit d’en changer ou de parler à l’autre pièce. Sauf à la fin d’une manche, où les deux leaders vont choisir des joueurs qui iront de l’autre côté (le nombre de personnes échangées varie selon le nombre de joueurs total). Il y a trois manches : la première est de 3 minutes, la seconde 2 minutes et la dernière 1 minute. Il est possible de changer de leader si la majorité des joueurs dans la pièce le souhaite. Il y a donc tout intérêt à faire en sorte d’imposer un leader de son équipe dans sa pièce.
Il y a des rôles spéciaux dans chaque équipe. En fait, il n’y a QUE des rôles spéciaux qui complexifient le jeu. Les joueurs ont le droit de dire leur rôle aux autres, de mentir, de montrer l’entièreté de leur carte ou seulement une partie pour en montrer la couleur.

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Simplifier la première partie
Un conseil : pour des premières parties, il vaut mieux dire aux joueurs de ne tenir compte que des couleurs d’équipe, et de considérer que les rôles spéciaux ne sont pas activés. Il y a aussi des cartes grises, qui ont un objectif individuel pour gagner. Là encore, on évitera d’en mettre lors d’une première partie.
Ainsi, ce jeu permet de se déplacer dans la pièce, de jouer tous en même temps, de révéler sa carte ou celles des autres, de mentir, etc. Les joueurs ont une autonomie dans leurs débats et si dans le stress ils ne s’écoutent pas… ça fait partie du jeu !
Adapter le jeu aux enfants
Avec des enfants, cette histoire de terroriste et de Président n’est peut-être pas très adaptée. Les cartes présentant différentes images et du texte peuvent les perdre, même si vous répétez 10 fois qu’il ne faut tenir compte que de la couleur.
Pour ma part, j’ai pour habitude de prendre des bouts de papier. Sur une face du papier, je trace un trait noir : d’un côté je mets la couleur de l’équipe, et de l’autre j’écris « villageois » en noir. Pour le Président, j’écris « Roi » en bleu et pour le terroriste, j’écris « vampire » en rouge. C’est tout de suite plus adapté !
Un petit succès
Dans les accueils collectifs de mineurs (ACM) où j’ai fait connaitre ce jeu, la première partie est toujours un peu brouillonne et molle, car il faut comprendre les nombreuses règles et la mécanique du jeu. Dès la deuxième partie, les joueurs accrochaient souvent. J’ai eu l’occasion d’animer des parties qui montaient à plus de 30 ! Et dans l’école où je travaillais, plus personne ne m’a jamais parlé du Loups-garous.

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