Quelle bonne surprise en m'abonnant à Mediapart, on peut disposer d'un blog !
Il y a longtemps que je voulais m'abonner, j'avais failli le faire avec le couplage d'offre Arrêt sur Images / Mediapart, c'est fait ! Et j'ai aussi pris un abonnement pour le site de Là-Bas Si J'y Suis qui ouvrira le 15 janvier. Ça coûte un peu cher mais je tiens à soutenir la vraie information, les gens véritablement en lutte contre toutes les saloperies du monde... "moderne" qui nous tuent un peu plus chaque jour. Et j'ai balancé une dizaine de magazines auxquels je suis abonné pour contrebalancer, ne conservant que mes chères parutions scientifiques.
Oh bien entendu je n'ai pas le temps de tout lire, tout consulter, loin s'en faut ! Mais l'idée que ma contribution puisse modestement aider à ce que ce monde aille un peu moins mal me satisfait: c'est mon contrat intérieur !
Seulement voilà, il y a... l'impuissance ! IMPUISSANCE, le mot est là, qui hante les réseaux sociaux, les consciences des gens. " Qu'est-ce que j'peux faire ? Ché pas quoi faire ! " :
https://www.youtube.com/watch?v=1XPclSSgUOA
Je suis comme un grand nombre de mes contemporains, je me demande. Quoi faire ? Comment le faire ? Comment s'organiser ? Comment fédérer les luttes ? Quel genre de façon de lutter choisir ? Et ça dure, ça dure ! ça dure depuis des années ! Des années et des années ! Depuis... 1995 ? Oui, il me semble bien que c'est ça.
Alors, un blog sur Mediapart, l'occasion rêvée de raconter cette errance, d'exprimer ce que je ressens, de reposer à tous (en tout cas aux quelques-unes et quelques-uns qui consentiraient à me lire) la QUESTION DU MOUTON DE PANURGE.
Je vais y aller tout doucement, je vais prendre mon temps. Après tout du temps gaspillé il y en a déjà eu beaucoup, on n'est plus à ça près. Mais je vais le faire avec OBSTINATION. L'obstination (l'ostinato) j'aurai l'occasion d'en reparler plus tard.
Je crois avoir une bonne plume, je vais essayer de mettre cette capacité à profit. En écrivant au fil de l'eau, peut-être pas jour après jour, mais le plus souvent possible. Et pour celà, organiser ma réflexion en des sortes de chapitres, dont voici le premier :
I.
DIFFERENCE ENTRE MOUTONS DE PANURGE ET "MOUTONS ACTUELS" :
Les moutons de l'histoire se jettent à l'eau à la suite d'un premier mouton sans réfléchir, et courent ainsi à la catastrophe les uns après les autres. Ils sont dépourvus, tous sans exception, du moindre discernement; tandis que les " moutons " du monde contemporain (par commodité je ne mettrai plus de guillemets au mot mouton par la suite, je me contente ici de stipuler que, bien entendu, de même qu'on est toujours " le con d'un autre", on en est toujours aussi le mouton. Et c'est bien cela qui est au cœur de cette problématique ! ) sont des moutons souvent conscients et observateurs. Avec des différences dans la prise de conscience et les capacités d'observation soit, mais le plus souvent conscients et enclins à observer le monde autour d'eux.
Que se passe-t-il alors, par rapport aux fameux moutons de Panurge ? Eh bien le mouton contemporain est un moutonattentiste ! Il voudrait bien agir, se rebeller, lutter, redresser la tête. Mais il a peur d'être l'un des seuls à le faire, voire, de façon purement fantasmatique, LE SEUL à le faire. Ah ! pas loin ça sent le mouton qu'on égorge, la victime expiatoire ! Sentiment quasiment d'origine biblique. Il se voit livré à la foule et à l'opprobre, et pourquoi pas crucifié ! (au chômage pourrait-on dire ? ou bien encore plus bas dans l'échelle sociale). Alors il demeure en place tel qu'il est. Et c'est là précisément qu'il se met à observer les "autres", l'altérité toujours hostile selon sa psychologie.
L' "autre" va-t-il bouger ? Bougera-t-il le premier ? Il en faut bien un, ou quelques-uns, qui bougent en premier... Il bougerait bien lui aussi. Il sent que ça le démange dans les guiboles. Ca le démange depuis si longtemps ! (ici je rappelle que le mouton c'est chacun d'entre nous !). Mais s'il bouge et que l' "autre" reste immobile et coît ? Et l' "autre", que pense-t-il de son côté ? Oh! il pense la même chose ! Doutes, manque de confiance en l' " autre autre que lui en tant qu'autre de cet autre " !!! Ce serait presque de l'ordre de la farce ! De la farce moyenâgeuse... Le mouton c'est l'idéal pour la farce !
- " Si l'autre bouge je bougerai ! Mais s'il ne bouge pas, des clous ! J'ai pas envie d'être le dindon de la farce ! " . Comme quoi la dinde c'est bon aussi pour la farce non ? Et voilà ! Nous sommes dans l'extrême opposée de l'histoire de Rabelais : pas de... précipitation ! Là où les moutons de Panurge se précipitent à l'eau, nous, moutons contemporains, nous prenons notre temps, tout notre temps. Trop de notre temps ! À OBSERVER ! Observer ! L'alibi consiste à considérer qu'observer c'est s'informer !!! Quel MEDIAPART, le meilleur du monde, remplacerait notre capacité à agir ? Aucun ! Et c'est heureux !
- Alors ? .....
Alors certains appliquent la tactique du "petit colibri " de Pierre RHABI par exemple. Moi je n'ai rien contre, bien au contraire. Mais s'en remettre UNIQUEMENT à de telles tactiques me semble voué à l'échec : " Time is money " !!! Nous sommes de gré ou de force, et de force le plus souvent, assujettis à une course contre la Montre Capitaliste ! Des mécanismes aux aiguilles, et jusqu'au bracelet, cette montre nous impose SON rythme, qui nie effrontément la catastrophe généralisée que le Capitalisme programme, coupant ainsi la branche sur laquelle il est assis et NIANT à l'infini !
Time is money certes (OK plutôt) mais ... " L'union fait la force ", cela n'est pas moins vrai. Et, tout le monde le sait, "diviser pour mieux régner" est la stratégie très ancienne que le Capitalisme utilise pour se garantir des rebuffades des peuples et ainsi perdurer sans coups férir !
- Alors ? .....
Alors le mouton contemporain est renvoyé à la nécessité de l'union des forces. Il y est renvoyé comme à un buttoir, un mur contre lequel il se cogne sans cesse, parce qu'il ne sait comment faire pour être véritablement et efficacement AGISSANT ! " Qu'est-ce que j'peux faire ? Ché pas quoi faire ! ".
Je m'arrête là pour aujourd'hui.
Extrait :
Comment Panurge fit en mer noyer le marchand et les moutons :
[...]Soudain, je ne sais comment, (le cas fut subit, je n'eus loisir le considérer) Panurge, sans autre chose dire, jette en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres moutons, criants et bêlants en pareille intonation, commencèrent soi jeter et sauter en mer après, à la file. La foule était à qui premier y sauterait après leur compagnon. Possible n'était les empêcher, comme vous savez être du mouton le naturel, toujours suivre le premier, quelque part qu'il aille. Aussi le dit Aristotèles, être le plus sot et inepte animal du monde.
Le marchand, tout effrayé de ce que devant ses yeux périr voyait et noyer ses moutons, s'efforçait les empêcher et retenir de tout son pouvoir, mais c'était en vain. Tous à la file sautaient dedans la mer et périssaient. Finalement il en prit un grand et fort par la toison sur le tillac de la nef, croyant ainsi le retenir et sauver le reste aussi conséquemment. Le mouton fut si puissant qu'il emporta en mer avec soi le marchand, et fut noyé, en pareille forme que les moutons de Polyphémus, le borgne cyclope, emportèrent hors la caverne Ulyxes et ses compagnons. Autant en firent les autres bergers et moutonniers, les prenants uns par les cornes, autres par les jambes, autres par la toison, lesquels tous furent pareillement en mer portés et noyés misérablement. [...]