11 février 2017.
Le « hors système » a gagné. Le système est attaqué de l’extérieur et mangé de l’intérieur par les primaires qui ont désigné les candidats les plus hors-système.
Le système veut croire et faire croire que cette « conversion » leur permettra de survivre. Et à droite, peut-être même de gagner. A gauche, même si on sait qu’aucune majorité n’a jamais été reconduite depuis 1978, Hamon est finalement comme Sarkozy en 2007, un gouvernant opposant au gouvernement. Alors, tout reste ouvert. Le système croit et veut faire croire cela.
Mais le plus ouvert, c’est la possibilité d’un effondrement LR-PS. Effondrement déjà inscrit dans tous les sondages de premier tour (un tiers des voix et pas de réserve) et que seul le jeu pervers de la monarchie présidentielle et de ses sondages arrivent à cacher en prévoyant qu’un candidat du système pourrait l’emporter.
L’hypothèse la plus probable est celle d’un double 21 avril : Lepen au second tour, et ni LR, ni le PS au second tour. Et confirmation aux législatives avec un renouvellement massif de l’assemblée et une minorité LR-PS. Une double claque, comme au référendum de 2005. C’est d’ailleurs la première opportunité pour remettre ça à l’échelle nationale depuis le référendum. Cette présidentielle propose un FN et une FI crédibles et un LR-PS totalement à bout de souffle. La double claque aura donc lieu. Fillon-Lepen n’est qu’une vulgaire redite de 2002. Sans intérêt. L’expression d’un peuple qu’on voudrait aphone. Mais le peuple n’est pas aphone ! Ca se jouera entre Lepen, ronron et Mélenchon. Forcément !
Le centre tirera peut-être son épingle du jeu. Mais rien de certain non plus : que la bulle éclate quand il sera monté sur le ring est une hypothèse très légitime ! Et la prédiction de JLM se réalisera : à la fin, ce sera elle contre nous.
Le véritable clivage aujourd’hui c’est le clivage système-antisystème. Et ce ne sont pas que des mots ! Il s’exprime à deux endroits : la sortie ou non des traités européens (entendre l’affirmation européiste de Hamon et de Jadot), et la sortie ou non de la monarchie présidentielle pour entrer dans un régime parlementaire proportionnel, ce dernier point étant le plus central pour permettre une véritable expression démocratique, quelle qu’elle soit.
L’opposition classique quant à elle, droite/gauche, liberal/social, recouvre finalement l’opposition système/antisystème mais ainsi ne recouvre plus l'idée du clivage classique droite/gauche.
Où est-il, désormais, ce clivage classique ? Sur les questions sociétales. En partie, mais ces questions ont pénétré une bonne partie de la droite. Elles ne sont plus véritablement un marqueur. Le véritable clivage droite / gauche aujourd'hui recouvre le clivage productiviste/écologiste. Là, se retrouve la gauche : la moitié (en étant optimiste) du PS, EELV et la FI.