Petite prédiction politique.
Sarkozy est un homme politique mort. Le grand feuilleton de son retour est aussi mauvais que l'était celui de sa possible non candidature en 2012 et aussi mauvais que celui de la candidature de Strauss-Kahn en 2010-2011. Sarko est mort. Il a perdu. Il traine des casseroles dont la dernière finit de le plomber. Ses ennemis dans son camp sont légion. Point barre.
En sciences politique élémentaire, ce qui nous attend c'est la triangulaire Hollande, Fillon, Lepen. Dans cette configuration, le vote utile (voter PS au premier tour pour éviter le FN au second) laissera la place au "vote mutile" : voter UMP au premier tour pour pour mieux affronter Lepen au second tour !
Pour éviter cela, il faut éviter l'élection présidentielle, donc changer de République d'ici là. Chaud ! Pour cela il faudrait une révolution, c'est-à-dire un mouvement social de grande ampleur qui donnerait du courage aux députés PS pour contrer le gouvernement et ne donnerait à Hollande que 2 portes de sortie : la dissolution qui n'empêchera pas la présence de Lepen à la présidentielle ou un référendum pour une 6ème république et l'élection d'une constituante. Avec de la chance, il choisira la deuxième option, si toutefois ses députés le contrent, appuyés sur une mouvement social fort. Le peuple, l'assemblée, le roi, les trois acteurs de toute révolution, sans oublier le quatrième : l'étranger conservateur, incarné en l'occurrence par la finance et qui fera tout pour éviter ce scénario.
Et le front de gauche la-dedans ? Il ne peut être que l'agitateur, l'accompagnateur et l'éducateur du mouvement général (du mouvement social populaire, du mouvement politique législatif, du mouvement constitutionnel élyséen). Son combat à l'intérieur du système (être élu président pour supprimer la fonction) est, je le crains, perdu d'avance.
Le plus probable, malheureusement : le vote mutile et la victoire d'un Fillon rassembleur et "humaniste". De là, si on a de la chance, la naissance d'un grand homme, sinon, le plus probable, la continuation de l'austérité, de la financiarisation et des politiques de gribouille, comme dirait Jean-Luc.
Il n'y a en vérité pas d'autre solution sérieuse que celle de la réappropriation du politique par le peuple avec un référendum pour ou contre une sixième République et une grande période de débat public sur le contenu de la constitution avec une approbation par référendum. Il faut ressourcer l'idéal démocratique et républicain. Il n'y a pas d'autre voie que celle-là pour le faire. Depuis 1978, 36 ans maintenant, les Français n'ont jamais reconduit un exécutif national. Il est quasi certain qu'en 2017, on validera les quasi 40 ans. Il serait temps d'en tirer les conséquences. Malheureusement, la révolution providentielle est tout aussi incertaine que l'homme providentiel. En final, seul le mouvement des idées peut faire avancer les choses. La mort de la 5ème République doit devenir une évidence.