tatia
Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).
Abonné·e de Mediapart

478 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 septembre 2021

tatia
Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).
Abonné·e de Mediapart

Mort du néoconservatisme américain

Après l'implosion de l'URSS et du « camp socialiste », le monde bipolaire de l'après 1945, celui organisée autour de la rivalité politique, idéologique et militaire entre l'Est et l'Ouest, l'URSS et les USA, ce monde bipolaire disparaissait.

tatia
Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).
Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

                         

Illustration 1

             Aprés l'implosion de l'URSS et du « camp socialiste », le monde bipolaire de l'après 1945, celui organisé autour de la rivalité politique, idéologique et militaire entre l'Est et l'Ouest, l'URSS et les USA, ce monde bipolaire disparaissait. 

  Conduisant à l'avènement, certains avaient alors parlé de la fin de l'Histoire, d'un monde unipolaire conduit par une seule hyper puissance, les USA. Le XXIe siècle serait américain, déployé sous la bannière du néoconservatisme.

                 

Illustration 2

          30 ans plus tard, à l'orée des années 2020, que reste-t-il, non pas de nos amours, comme le chantait Charles Trenet, mais de cette centralité du monde et du XXIe siècle néoconservateur américain ? 

  Les États-Unis menacent aujourd'hui à leur tour de se désintégrer. L’historien et philosophe français Alexis de Tocqueville le soulignait il y a plus de 150 ans : « Les démocraties meurent moins de défaites militaires que de la corruption et de la décomposition de leurs mœurs et de leurs institutions ». 

  L'Amérique de Donald Trump et de Joe Biden aujourd’hui cumule aujourd'hui quatre crises : le Pearl Harbor sanitaire de l'épidémie du Covid-19 et ses plus de 600 000 morts ; la récession économique et ses 45 millions de chômeurs ; la montée de la violence au quotidien avec ses morts par armes à feu toujours de plus en plus nombreuses, et la consommation de drogues toujours en hausse.

                               

Illustration 3

          Le risque a même quelque temps couru d'une bascule dans le chaos et peut-être de la guerre civile, avec le refus de Donald Trump d’accepter sa défaite électorale et de confier à l'armée, ceci malgré l'opposition quasi unanime des chefs militaires, de confier à l'armée le rétablissement de l'ordre.

  « Une nation qui produit de jour en jour des hommes stupides achète à crédit sa mort spirituelle » avait prophétisé Martin Luther King, lui aussi assassiné en 1968 par un activiste raciste.

                                   

Illustration 4

           A Mad Man à la Maison - Blanche, même si la page a été aujourd’hui tournée, conséquence et reflet de la déliquescence rampante de l'Empire ? Ou accident de l'Histoire qui pourrait annoncer et précipiter la décadence ? Cause ou effet ?

  Nous n'en resterons pas dans cette affaire au répertoire du comique troupier, bien que la réponse nous vienne immédiatement aux lèvres : « Les deux assurément, mon capitaine ! ».

(L'origine de cette expression, « Les deux, mon capitaine ! », est à trouver dans les cours de caserne où mieux vaut être de l'avis du chef et lorsque ce dernier pose une question sur le mode de l'alternative – ou, ou – mieux vaut répondre « Les deux, mon adjudant ! )

  Plus sérieusement, dans cette relation de causalité, celle de la décadence de l'Empire, facteur hier de l'arrivée au pouvoir d'un psychopathe, ou cette dernière, facteur causal du déclin de l'Empire, il serait bon comme le recommande le philosophe, de faire preuve de dialectique. « Penser dialectiquement la causalité en dépassant la dichotomie linéaire simpliste de la cause et de l'effet, ceci dans une vue synthétique de l'action réciproque, celle où Hegel situait la vérité de la causalité. Dans une logique de l'universelle interaction. » Nous citons là le philosophe Lucien Sève.

           Après l’échec de l’aventure militaire en Afghanistan et sa folle prétention au « nation building », l'Empire continue à péricliter et se décomposer. Il est en train de perdre l'hégémonie sur l'économie-monde.

   Nous sommes bien là dans l’implacable logique de « l'universelle interaction ».

  La Chine, prenant aujourd’hui la tête de l'économie-monde a lancé son projet des Nouvelles Routes de la Soie – routes, ponts, ports, aéroports et chemins de fer – de la Chine au Moyen-Orient, à l'Afrique, à la Russie et à l'Europe.

                               

Illustration 5

                    Se vérifie ainsi l'hypothèse de Giovanni Arrighi, historien et économiste à la John Hopkins University du Maryland, aujourd'hui disparu, dans son ouvrage édité en 2007, Adam Smith à Pékin, les promesses de la voie chinoise. Résumons-la en quelques lignes.

                             

Illustration 6

          Depuis son éclosion au XVe siècle dans les cités italiennes et à Venise, le Capitalisme, pour asseoir son emprise et maintenir sa profitabilité, a constamment été à la recherche d'une assise territoriale et populationnaire toujours plus large. D'abord à Venise, puis à Anvers et aux Pays-Bas au XVIIe siècle, en Grande-Bretagne au XVIIIe et XIXe siècle, aux États-Unis au XXe siècle. L'évolution est inéluctable. Le XXIe siècle sera celui de l'économie-monde chinoise.

  Le Capitalisme n'a pas de patrie définitive. Il n'y aura pas d'América is back. Lorsque l'Empire entre en décadence, tout est possible à sa tête, mais cette dernière est inéluctable. Un autre président depuis Novembre 2020 n’y changera rien.

                       

Illustration 7

              Lorsqu’un processus historique est engagé, rien ne peut l’enrayer, tout au plus moduler son évolution. Kaboul a sonné le glas.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Bienvenue dans Le Club de Mediapart

Tout·e abonné·e à Mediapart dispose d’un blog et peut exercer sa liberté d’expression dans le respect de notre charte de participation.

Les textes ne sont ni validés, ni modérés en amont de leur publication.

Voir notre charte