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Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).

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Billet de blog 7 août 2014

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Promesses reniées. Attention poil à gratter!

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   (De nos correspondants J. Casanova et S. Baudelaire à Azay-le- Rideau, Indre et Loire.)

          Heureux dénouement moins d'une heure seulement après l'alerte lancée sur toutes les ondes "Enfant enlevé", qui avait laissé deux jeunes parents effondrés après la disparition de leur garçonnet de trois ans et demi, à Azay-le-Rideau, séjour de leurs vacances, à la découverte des châteaux de la Loire.

          La gendarmerie procédait heureusement à l'interpellation, près de Montbazon, à l'intersection des départementales D17 et D51, de deux énergumènes ayant abandonné leur 4x4 au bord de la route, toutes portières ouvertes, et s'agitant sur la chaussée de la petite route, dans une infernale danse de Saint-Guy, en proie à un urticaire géant et d'épouvantables démangeaisons. Le petit garçonnet était assis, indemne, sur la banquette arrière.

          Rendu à ses parents, puis hébergé quelques heures à l'Unité médico-judiciaire du CHU de Tours, tous trois pris en charge par une cellule d'assistance psychologique, d'heureuses conclusions ne tardaient pas, rendues à ses proches et à la presse: l'enfant est indemne et, bien plus que cela, c'est le petit bouchon lui-même qui a mis en déroute les deux mauvais garçons.

          Il n'est pas dans notre habitude, chers lecteurs, Stéphane et moi-même, de nous livrer à la chasse aux faits divers, mais, présents aujourd'hui à Azay-le-Rideau, remplaçant à la dernière minute notre consœur de la rubrique culturelle hospitalisée hier, à la suite d'un malaise, heureusement sans conséquences, dans le troisième trimestre de sa grossesse, petit accident qui, décision médicale, lui imposait  un repos forcé de quelques jours, il nous incombait, au pied levé, de rejoindre l'Indre-et-Loire pour vous rendre compte, dans nos pages Culture, des 3° Rencontres de Musique Médiévale qui se déroulent toute cette semaine dans le magnifique cadre des Châteaux de la Loire.

          Et, c'est saisis par l'émotion collective à l'heureuse issue de ce qui trop souvent tourne au tragique, qu'avec nos confrères de la presse régionale, nous assistions en début de soirée à la conférence de presse de Mme la Procureur de la République, venue rendre compte des détails de l'affaire qui, maintenant, oscille entre tragédie et comédie.

Les deux voyous sont passés aux aveux après 2 heures en compagnie de nos gendarmes et, élément important de leur crédit, car, avec de tels à apaches, toutes les précautions sont de rigueur, ces aveux concordent totalement avec les dires du petit garçon. Mais laissons lui la parole: 

"Les deux monsieurs (sic) m'ont donné des bonbons et m'ont dit de monter dans la voiture pour rentrer chez papa, maman. Mais moi, je connais le chemin pour la maison. Et la voiture, elle partait pas par-là (sic). Alors, comme j'étais derrière, je leur ai versé dans le cou et la chemise tout le poil à gratter que j'avais ramassé à l'églantier. Et eux, ça les grattait! Ils pouvaient plus conduire (sic)".

          Quel plaisir! Quel soulagement! Les applaudissements ont fusé,  chers lecteurs, de tous côtés, parents, amis, journalistes et même gendarmes, à l'audition, au côté de Mme le Procureur, de ce mignon blondinet relatant ainsi, grâce à l'usage du cynorhodon ou "gratte-cul" de notre enfance, la mise hors de combat de ces tristes sires, dont l'identité révélée par la magistrate déclenchait immédiatement huées et sifflets: Frankie de Rotterdam et Manu de Barcelone, misérables noms de guerre dont étaient affublés dans le petit milieu de la pègre locale nos deux coqs de village maintenant sous les verrous. Tous les cinéphiles que vous êtes auront bien sûr fait le rapprochement avec les sinistres mauvais garçons de la filmographie du regretté Audiard: Henri le génois, Jo le stéphanois, Quinquin de Lyon, etc...

         Mais, revenons à l'essentiel. Vous connaissez notre goût pour la parabole et ce court récit veut en tenir lieu. À vous d'en décrypter le sens et d'en tirer les conséquences: aux bonimenteurs et faiseurs de promesses de vous ramener en bonne santé à la maison, alors que la destination est tout autre, une seule réaction, à l'instar de notre petit bouchon: les débarquer!

Promesses reniées, abandonnées ou oubliées! Attention, poil à gratter!

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