Litanies

        Dans la tradition chrétienne, principalement orthodoxe et catholique, les litanies sont un type de prières vocales caractérisées par la répétition psalmodiée de demandes d'intercession : « Priez pour nous, Seigneur, veillez sur nous », demandes d'intercession le plus souvent conclues par Kyrie eleison (« Seigneur prends pitié »).

  On les retrouve déjà, dès le Haut Moyen Âge, dans les célébrations processionnelles de demande d'action de grâce.

         Aujourd'hui, psalmodiées en groupes restreints, les litanies font aussi partie des cérémonies liturgiques solennelles, celles des journaux télévisés du 20 heures de l'Église macronienne, cette nouvelle foi orthodoxe.

  Priées longtemps à l'avance, quelques fois plus d'un an avant une grande épreuve électorale, elles renvoient à l'angoisse des temps à venir, ceux d'une guerre ou d'un grand cataclysme. Les plus fréquentes ont pour thème la thématique sécuritaire et la peur des lendemains difficiles pour l'ensemble du peuple.

  Peurs multiples, celles du licenciement et du chômage, des fins de mois difficiles et des frigidaires que l'on peine à remplir, des coupures d’eau et d’électricité parce que l’on ne peut plus payer, des maladies et des accidents du travail, de la difficulté à accéder aux soins, d'un âge de la retraite toujours reculé, des hausses d'impôts pour effacer la Dette, de l'arrogance des toujours plus riches réfugiés dans les paradis fiscaux, du déclassement de ses enfants pourchassés par ParcoursSup...

          La liste est longue de ces angoisses redoublées dans ces interminables litanies sécuritaires médiatiques, plus particulièrement télévisées. Un seul thème manque pourtant à l'appel, serons-nous taxés de complotisme, comme occulté en haut lieu, celui qu'il faut taire à tout prix : l'insécurité face aux crimes et aux formes de délinquance les plus variées.

  Bandes de jeunes qui s'affrontent à coups de couteau ou de barres de fer, adolescentes qui s'entre-tuent, malheureuses assassinées par leur conjoint, policiers victimes d'agressions ou de meurtre, enseignants ou maires pris à partie physiquement, forcenés pourchassés par les gendarmes, jusqu'à un président giflé en public, bref tout l'ordinaire de l'insécurité quotidienne. L'on n'en parle jamais, ou si ce n'est, à mots couverts.

  Passer sous silence ce type d'insécurité pour ne mettre en avant que celles tenant à la question du Travail, de l'Emploi ou du Pouvoir d'achat, ferait-t-il partie d'un projet orchestré en haut lieu ? Celui de favoriser, à la veille d'une grande échéance électorale, les dynamiques sociales traditionnellement porteuses pour la Gauche.

  Nous le déplorons, car sans aller jusqu'à prétendre que l'Insécurité est de Gauche, nous pensons que la Droite doit bénéficier prioritairement du thème de la Sécurité.

          Ce sera notre admonestation – notre remontrance sévère – à l'ensemble de l'appareil médiatique. Cessez d'avancer masqués en favorisant outrageusement un camp plutôt que l'autre.