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Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).

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Billet de blog 11 mars 2014

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Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).

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La Grande Coalition Néo-libérale Française

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Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).

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           Contrairement à la grande et lancinante plainte de l'intelligentsia française, politique et journalistique, la France n'arrête pas de se réformer depuis 30 ans. Et ces transformations sont malheureusement loin d'être de surface : dérégulation financière, privatisations, irruption généralisée du management néolibéral, marchandisation obsessionnelle, etc...


 Deux citadelles résistent encore, assiégées, mais non investies, pivot central du compromis socio-politique des lendemains de la Libération et du programme du CNR : le Code du travail et la Protection sociale (avec sa spécificité française : l'assise sur la cotisation prélevée sur le lieu de création de la richesse, l'entreprise).

 La droite politique mène depuis 20 ans, autour de ces deux places fortes, une guerre d'usure visant à flexibiliser le travail et à réduire les prestations sociales. Elle n'a pu aller au-delà, les murs assiégéś, bien qu'abimés, restant fondamentalement intacts.
Le choix d'aujourd'hui, à la faveur de ladite « crise de la dette », sera pour les néolibéraux en responsabilité (c'est la formule préférée de leurs éléments de langage), le choix sera donc :


      - continuer la guerre d'usure, avec ses lenteurs, ses incertitudes et ses toujours possibles revers tactiques,
      - ou procéder à un assaut frontal pour ouvrir les brèches nécessaires à l'investissement de ces citadelles.
 
  François Hollande et son brain-trust (Sapin, Touraine, Moscovici) ont choisi la seconde option : après leur succès limité, mais significatif, de l'ANI, qui fissure le code du travail par la possibilité d'instaurer dans l'entreprise-même, toutes les dérogations jugées nécessaires par le patron avec le consentement des salariés (consentement type « pistolet sur la tempe »), voilà qu'avec le « pacte de responsabilité », ils dynamitent l'édifice de la protection sociale, basculant le financement de la politique familiale de la cotisation vers l'impôt . Demain, plus aucune justification ne pourra être opposée à la même opération sur la maladie. Bien joué !


 
          Retour, maintenant, à l'équation politique qui tient en une seule formule : trouver à ce néolibéralisme annoncé et affiché une base politique et électorale alternative à celle traditionnelle de la gauche.
Surprises sur leur droite, l'UMP et l'UDi-Modem de Bayrou se voient obligées d'afficher, même du bout des lèvres, leur soutien à ce programme. Voilà, en passe d'être réalisée, la Grande Coalition Néolibérale Française (GCNLF).


   Le Medef, moins surpris mais beau joueur -après tout c'est sa visée depuis longtemps- approuve, conscient que cette nouvelle clé va lui permettre d'engranger, plus que des milliards, un succès stratégique décisif, peut-être définitif. Du dialogue social comme ça, il est preneur ! Surtout avec une CFDT prête à tous les accommodements.
Face à cette GCNLF fonctionnant à l'implicite, contrairement à l'explicite coalition allemande, l'objectif pour FH est de poser le FN en 1° parti d'opposition. Ce serait gagnant sur tous les tableaux, avec l'assurance :


       - de fragiliser la droite, éventuellement la fracturer pour en attirer de larges fractions dans sa coalition socio-libérale, quitte à ce que certains débris aillent s'amalgamer à un FN recomposé,
       - de s'assurer des 2° tours électoraux de confort, en jouant sur la fonction-repoussoir du FN. Attention! Jusqu'au jour où… Mais ça on verra !


 
          Pour rendre irréversible cette nouvelle configuration du spectre politique, médiacrates et plumitifs, historiens,sociologues et philosophes embedded ont maintenant leur feuille de route :


        - diaboliser - dédiaboliser Jean-Marine ; études, enquêtes, reportages et réflexions savantes, tout devant concourir, il le faut, à mettre en scène son « irrésistible ascension »,
        - estoquer la gauche de gauche, sur les thématiques maintenant éprouvées de l'archaïsme, du populisme, de l'irresponsabilisme et de la théorie des « extrêmes ».


 Messieurs, à vos stylos ! À la roucoulante et énamourée formule de Libération et du Monde sous son balcon, « François Hollande, chef de guerre au Mali », le même donne une suite sociale : la guerre au monde du travail et à son propre peuple.
 


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