
La problématique n'est pas nouvelle. C'est au nom de la dette et de sa résorption que le Parlement va être amené dans les prochains jours à mettre en place de nouvelles mesures fiscales.

Alphonse Allais l'avait déjà préconisé : « Il faut prendre l'argent où il se trouve, c'est-à-dire chez les pauvres. Certes, ils n'ont pas beaucoup d'argent, mais ils sont nombreux et ainsi la charge plus supportable ».
Il nous faut remonter bien loin en arrière, pour ne pas voir une fois de plus le recours à ce sacro-saint principe.
En 1789, la dette publique de la France, celle de Louis XVI et de son Contrôleur des Finances Anne Jacques Robert Turgot, cette dette représentait pratiquement 100 % des recettes du Royaume et de l'État.

L'Assemblée Nationale réunie à Versailles et constituée à la suite du célèbre Serment du Jeu de Paume du 20 Juin 1789, trouva la solution en votant par 568 voix contre 346 une résolution selon laquelle « toutes les propriétés ecclésiastique sont mises à la disposition de la Nation ». Leur valeur représentait alors près de la moitié du produit intérieur national.
Le 14 Mai 1790, la loi organisait la vente des biens de l'Église tout récemment accaparés, à laquelle s'ajoutera en 1793 la vente des biens des aristocrates émigrés et donc dépossédés.

Réunis en ce moment, en 2025, au Palais Bourbon, les députés – rééditeront-t-ils le Serment du Jeu de Paume ? – examinent le projet de Loi de finances que lui soumet le Premier Ministre Michel Barnier.
Au programme et dans l'objectif de réduire la dette publique à laquelle sont si attentives les agences de notation, au programme donc, la confiscation et la mise à disposition de la Nation des grandes entreprises vivant de la commande publique, Airbus, Total Energie, Thalès, Veolia, Safran, Dassault… La liste n'est pas close.
Et dans le droit fil de la confiscation de 1793 des biens des aristocrates exilés, celle, la confiscation des biens en France des ploutocrates, les 44 plus grandes fortunes françaises émigrées en Suisse pour échapper à l'impôt.

Le magazine suisse Bilan en dresse la liste pour un patrimoine de 36,5 milliards de francs suisses. Parmi elles, LVMH, Chanel, la Compagnie Financière Rothschild…
L'inquiétude est grande au sein du Gouvernement qui se voit déjà renversé par une motion de censure déposée par sa propre majorité. Majorité à laquelle se seraient jointes les voix des députés du RN.
