(CPAM - SS - 41, rue de la Justice - Châtenay-Malabry - Hauts-de-Seine 20 Septembre 2017)
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C'est officiel ! Le Chef de l'état vient de confier à notre ami Stéphane Bern, l'animateur de Secrets d'Histoires, une difficile et délicate mission, elle sera bénévole a assuré Stéphane, aider à la sauvegarde de notre Patrimoine en péril.
La lettre de mission présidentielle comportera deux items : identifier les plus beaux monuments à rénover de notre patrimoine, et inventer pour cela de nouveaux moyens de financement.
« Je ferai tout ceci bénévolement » a déclaré Stéphane, ami intime d'Emmanuel et de Brigitte, rencontrés tous deux l'été dernier aux bains de mer du Touquet.
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Afin de démontrer tout le cœur et le sérieux qu'il compte consacrer à cette grande tâche, Stéphane Bern, celui que beaucoup d'entre vous considérent encore – ils changeront d'avis – comme un grand dadais frivole et demi-mondain, Stéphane Bern a décidé de nous emmener avec lui entamer sa tournée des chefs-d'œuvre en péril.
Non ! Nous ne commencerons pas par le Crazy Horse et ses spectacles d'effeuilleuses. Ni par le 40, rue de Sèvres, siège de la maison Balenciaga et de la fondation Kering, où est exposée aujourd'hui une sélection d'œuvres d'art de la Collection Pinault.
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Encore moins, et nous le précisons à l'attention de ceux d'entre vous, parents ou grands-parents, accompagnés de leurs enfants ou petits-enfants, encore moins par la visite du Plus Petit Cirque du Monde, impasse de la Renardière à Bagneux, et le spectacle de sa compagnie Colokolo.
Non ! À votre très grande surprise, nous sommes en ce moment au siège de la CPAM-SS, 41, rue de la Justice, à Châtenay-Malabry, où Stéphane a donné rendez-vous à notre petite troupe dans le grand hall de son agence.
La grande fresque de Jean Lurçat, Les Trois Soleils, qui tapisse le mur du grand hall, nous explique Stéphane, les Trois Soleils représentent les trois fondamentaux de ce chef-d'œuvre de notre patrimoine qu'est la Sécurité Sociale : la Solidarité, l'Universalité et la Cotisation.
La Solidarité, nous explique Stéphane le micro à la main, est le sentiment de responsabilité et de dépendance réciproque au sein d'une collectivité humaine, où chacun s'oblige moralement et matériellement vis-à-vis des autres. Les problèmes rencontrés par un ou plusieurs de ses membres sont les problèmes de tous.
En vertu d'elle se construit l'Institution selon laquelle, chacun, maladie ou vieillesse, doit bénéficier de la poursuite de son salaire dans des formes et des proportions à déterminer.
On ne doit pas, a insisté Stéphane, confondre Solidarité et altruisme, ce dernier, par son caractère facultatif, ressortissant plutôt de la charité.
Pour l'Universalité, a poursuivi Stéphane, désignant le second Soleil de la tapisserie, elle est ce caractère de ce qui s'étend à tout et à tous. Nul ne peut et ne doit, quelle que soit sa situation et son revenu, être privé de la prestation, la forme concrète de la Solidarité.
Quant à la Cotisation, notre dernier Soleil, nous a enfin expliqué Stéphane, elle est une fraction socialisée et différée du salaire. Collectée sur le lieu de travail de façon régulière par une caisse, elle permet de financer la couverture pour chacun, lorsque le besoin en est, de la maladie ou de la vieillesse.
Attention, dans le discours dominant, politique et patronal, la Cotisation est le plus souvent appelée « charges », ce qui, insiste Stéphane, est une manipulation idéologique du langage. Parler de « charges » indique qu'elles « pèsent » et que, naturellement, il faut donc les « alléger ». C'est aussi dire que la Protection Sociale est un fardeau. Et naturellement, un obstacle à l'embauche.
Enfin, a insisté à nouveau Stéphane, si c'est bien sous cette double forme qu'elle est présentée, cotisation patronale et cotisation salariée, en parler ainsi n'est absolument pas pertinent, car la Cotisation n'est rien d'autre qu'une partie du salaire. Je le redis, une partie socialisée et différée. Il n'y a pas de cotisation patronale à proprement dire. Il y a tout simplement un salaire. Vous comprendrez ainsi aisément, a poursuivi Stéphane, pourquoi le monde patronal milite pour sa réduction. Réduire la Cotisation, c'est réduire le Salaire. La réduire et la remplacer par l'impôt pour financer la protection sociale est un dangereux artifice. C'est là le rôle de la néfaste CSG (Contribution Sociale Généralisée) qui, vous le remarquez, ne porte pas le nom de Cotisation.
La Sécurité Sociale risque de souffrir grandement de ce remplacement tendanciel de la Cotisation par la Contribution (CSG). J'expliquerai tout ceci au Président.
Sous les applaudissements du petit groupe qui nous accompagnait, Stéphane concluait : « Tout doit être fait pour sauver cette magnifique pièce de notre Patrimoine, la Sécurité Sociale et ses Trois Soleils, Solidarité, Universalité et Cotisation. »
La fin de l'après-midi approchant, nous nous sommes tous séparés pour regagner Paris dans les plus chaleureuses effusions envers Stéphane.
(L'effusion désigne la vive et sincère manifestation d'un sentiment d'attachement.)