(63, rue de la Vie de Château - Neuilly-sur-Seine - Hauts-de-Seine 23 Décembre 2015)
Un convalescent de retour en famille pour les fêtes de Noël.
Notre billet du 10 Novembre, Anxiété, souvenez-vous, vous en faisait part : l'admission en urgence dans l'Unité de Neuro-Psychologie de la Polyclinique Matignon, de Pierre Pappaz, le patron des patrons, sujet à une violente attaque de panique. Aux urgences, délirant, il confiait alors au Dr Manuel V… qui l'accueillait : « Je souffre Docteur, le CDI est anxiogène ; le Code du travail est compliqué, il me fait peur ; les Prud'hommes, c'est angoissant ».
Vous avez certainement encore en tête l'accueil médical très professionnel et simultanément plein d'humanité du Dr Manuel V... et de son assistante Myriam El K..., ainsi que leur décision, crainte d'un comportement suicidaire, d´une hospitalisation en unité de court séjour. Objectif : mise en route rapide d'un traitement anxiolytique majeur, benzodiazépines exclues, portant en premier lieu sur la réforme du CDI et du Code du travail, les deux phobies majeures du malheureux patient.
Resté plus d'un mois à l'isolement, salutaire précaution au vu des terribles événements qui ont frappé le pays à la mi-Novembre - sans lui, l'isolement, quelles auraient été leurs répercussions - Pierre Pappaz va mieux aujourd'hui.
A son épouse Marie-Aude, ses enfants et ses petits-enfants, soucieux de le voir partager en famille l'événement heureux des fêtes de Noël et du Nouvel An, le Dr Manuel V... vient de donner son accord : retour à domicile anticipé autorisé. VSL (véhicule sanitaire léger) commandé pour le retour au 63, rue de la Vie de Château.
Les manifestations les plus délicates et spectaculaires de l'état hyperanxieux sont maintenant derrière nous, a expliqué le Dr Manuel V... à la famille : insomnies, et plus inquiétantes encore, les parasomnies, sont maintenant totalement maîtrisés.
(Les parasomnies sont des manifestations psychiques et motrices agressives survenant pendant le sommeil. Différents tableaux sont maintenant bien connus : mouvements et contractures répétées telles que les myoclonies d'endormissement ; le bruxisme ; le syndrome des jambes sans repos ; jusqu'à quelquefois de véritables crises de somnambulisme.)
Toutefois, a précisé le Dr Manuel V..., ce retour à domicile devra être très encadré. L'HAD sera la bonne solution.
(L'HAD ou hospitalisation à domicile est une forme d'hospitalisation à temps complet au cours de laquelle les soins entamés à l'hôpital continuent d'être effectués au domicile du patient. Elle constitue la bonne réponse à l'aspiration grandissante des patients à être soignés dans leur environnement familier quand la situation le permet. La continuité des soins est assurée par une équipe pluridisciplinaire, infirmières, rééducateurs, assistante sociale, psychologue, sous la responsabilité d'un médecin-coordonnateur non hospitalier.)
Précisions utiles quant au cas qui nous occupe, celui du patron des patrons. Nous vous les livrons, elles sont capitales :
- être soigné dans son environnement familier quand la situation le permet, excluant ainsi les personnes vivant seules ou dans un logement insalubre. C'est heureusement le cas, car même si Pierre Pappaz est loin de rouler sur l'or, le magazine Challenges le classe tout de même 224° fortune de France,
- sous la responsabilité d'un médecin-coordonnateur non hospitalier. Il vient d'être désigné en la personne du Dr Jean-Pierre Raff..., ancien directeur lui-même de la Polyclinique Matignon et ayant opté, depuis 2007, pour l'exercice libéral en cabinet spécialisé à Neuilly-sur-Seine. La proximité de son cabinet, à deux pas du domicile du patient, devrait faciliter cette mission de coordination.
Un premier contact, avant la sortie prévue pour le 24 Décembre, a d'ailleurs été organisé entre les deux praticiens, les Drs Manuel V... et Jean-Pierre Raff..., et leur encore fragile patient.
Prudence, primum non nocere (d'abord, ne pas nuire), vieil adage médical, et progressivité dans la mise en route du traitement, a préconisé le Dr V... Nous commencerons par le Contrat de travail, le CDI, c'est le sujet le plus sensible.
Et surtout, pas de révélation intempestive et déstabilisatrice propice à une nouvelle attaque de panique, a conseillé le Dr V... à son confrère, en aparté. Une allusion, même la plus bénigne, à l'Espagne ou à Podemos, c'est le saut dans l'inconnu et la rechute à tout coup ! Essayons plutôt des thérapies douces comme le contrat de travail exonéré de cotisations sociales. Les mots ne sont pas tout, mais ils ne sont pas rien. A l'audition de ces derniers, exonéré de cotisations sociales, un soupir dans la chambre. Le patient vient de s'endormir, la respiration apaisée.
Félicitons-nous, en tous les cas, de voir ces deux réputés praticiens dont on a longtemps cru que la rivalité professionnelle les en empêcherait, s'atteler en commun à la conduite d'un traitement aussi difficile, mais pourtant tellement nécessaire : enrayer la dépression anxieuse patronale, grande cause nationale 2016.
Si, en ces temps difficiles, une telle démarche dépassant les vilaines rivalités pouvait être étendue à d'autres sujets tout aussi importants, quel soulagement ! Espérons.