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Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).

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Billet de blog 23 juillet 2019

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Magic BoJo

Nous sommes aujourd'hui aux Studios de Westminster, à Londres...

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Toujours tenter, derrière les symptômes, d'identifier la maladie ; derrière les faux-semblants, la réalité (Louis Pasteur).

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(Studios de Westminster – House of Commons – Londres – Royaume-Uni)

Illustration 1

         Nous sommes aujourd’hui aux Studios de Westminster, à Londres, ou se tourne, non la page, mais la dernière séquence du film Magic BoJo, remake du célèbre Duck Soup (en français, La Soupe au Canard ), comédie américaine des années 30, animée par les célèbres Marx Brothers, où Groucho, dans le rôle de Rufus Firefly, arrivé à la tête du pays de Freedonia, manque par ses innombrables gaffes de conduire Freedonia à la guerre contre sa puissante voisine, Sylvania.

         Dans un parallèle saisissant, Magic BoJo, la dernière production des Westminster’s Studios, nous raconte l’histoire de Boris, menteur, égocentrique, obsédé par l’argent facile et bouffon excentrique, porté au pouvoir de Britannia et provoquant ainsi la guerre avec sa voisine Européia.

Illustration 2

           Après Donald Trump, un nouveau dingue, lui aussi peroxydé, s’apprête donc à prendre en main les destinées d’un vieux et grand pays.

  Un nouveau dingue, et, est-ce une coïncidence, lui aussi raciste, avec cette formule à l’adresse de la Reine Élisabeth : « La Reine aime le Commonwealth car il lui fournit des foules enthousiastes de négrillons agitant des drapeaux. »

   Au pays d’Halloween, où l’on en a pourtant vu bien d’autres, l’émotion est considérable.

Illustration 3

 (Halloween est une fête originaire des pays celtiques, célébrée le 31 octobre, la veille de la Toussaint. Son nom est une contraction de l’erse, le celte écossais, All hallow even, qui signifie The Even of All Saints Day en anglais contemporain. On le traduit en français par « La veillée de la Toussaint ». Ce sont des émigrants irlandais et écossais arrivés en Amérique du Nord après la grande famine d’Irlande, aux environs de 1850, qui ont introduit cette tradition quasi païenne aux États-Unis. Les enfants s’y déguisent avec des costumes effrayants de sorcières, de monstres, de clowns ou de vampires, pour aller sonner aux portes, à la nuit tombée en demandant des friandises. Avec la formule ricanante et menaçante : Tick or treat, qui signifie « Des bonbons, ou un sort ».)

           Halloween d’ordinaire fêté le 31 octobre serait-il avancé de quelques mois cette année ? Et avec quelles conséquences ?

    La première, et nous reconnaissons en être frappé, serait une flambée de coulrophobie, ce terme qui sert à désigner en psychologie, la phobie, la peur inexpliquée des clowns.

 (Le préfixe coulro de cette étrange affection provient du grec ancien kôlobathristes, signifiant « acrobate sur des échasses».)

    Les exemples ne manquent pas dans la culture populaire anglo-saxonne de cette forme de mise en scène : Bienvenue à Zombieland, Buffy contre les vampires, d’autres encore. Craignons la sortie prochaine de Donald et Boris contre les Ayatollahs.

Illustration 4

           Toujours à notre inquiétude,  que pourrait-il advenir aussi  dans notre propre pays, avouant notre coulrophobie latente, mais cherchant à comprendre malgré tout, nous avons posé la question à Florence Fratellini, directrice de l’École du Cirque Fratellini, la question de l’explication du surgissement de tels phénomènes, l’arrivée au pouvoir de ces personnages clownesques.

   Selon elle, le rappel des clowns sur la piste est depuis longtemps un procédé bien connu de tous les directeurs de spectacle, ceux chargés de tenir le public en haleine, pendant que s’organise l’essentiel en coulisses. Lorsque l’attention du public fléchit après un numéro raté, décevant, fatiguant, voire consternant, lorsque les applaudissements ont cessé depuis longtemps dans les gradins qui commencent à se vider, il faut faire revenir les clowns. L’indice de cette désaffection du public peut également se traduire au plan électoral :  où les numéros de scène qui s’en sortent le mieux, ne sont pas pour autant les plus aimés, mais simplement ceux les moins rejetés. 

   Le retour des clowns sur la piste est utilisé pour relancer l’attention et la ferveur du public. Mais attention, nous a-t-elle précisé, l’effet de scène doit être centré sur le rire et non sur la peur.

   Explication qui, depuis, ne cesse de nous travailler et nous interroger, car, chez nous aussi, les applaudissements ont cessé depuis longtemps dans les gradins. Après Donald aux États-Unis, après Boris au Royaume-Uni, quid en 2022 dans notre merveilleux pays ?

Illustration 5

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