C’est fini. Elle sait que rien ni personne ne viendra la sauver. Condamnée à mort, la comtesse du Barry a imploré le bourreau jusqu’au dernier moment.
La tête déjà sur l’échafaud, elle aurait dit : « Encore un instant, Monsieur le bourreau. ». La seconde d’après le couperet mettait un terme brutal à une vie de luxure, de libertinage et de gourmandises en tout genre.
« Le moment de vérité ». François Bayrou ne croyait pas si bien dire au moment de la présentation de son budget le 15 Juillet dernier. L'heure de vérité est arrivée. « Encore un instant, Monsieur le bourreau », aurait-il imploré.
La fameuse « rentrée sociale » n'a jamais aussi bien porté son nom que cette année ou une grande majorité de Français ne semblent pas résignés à ce qu'un gouvernement qui ne tire aucune légitimité des urnes, lui fasse les poches et achève de démanteler les conquis sociaux.
Qualifié d'« ovni politique » par certains, un mouvement citoyen baptisé « Bloquons tout » proclamant son indépendance vis-à-vis des parties politiques et les syndicats est entré en scène ces derniers jours. Et il fixe une date pour cette initiative : le 10 Septembre.
Malgré une longue mobilisation en 2018, le mouvement des Gilets Jaunes n'avait pas permis d'obtenir de résultats très concrets. La différence majeure, c'est que sept ans plus tard, les appelants à cette manifestation ont à la fois la légitimité de la rue et celle des urnes, contrairement à 2018 où Emmanuel Macron pouvait encore s'appuyer sur sa légitimité électorale. Aujourd'hui il n'a plus aucune légitimité démocratique pour imposer son budget d'austérité. Et un retour d'une nouvelle forme des Gilets Jaunes pourrait bien lui être fatale.
Cet appel reflète incontestablement une fracture entre le peuple et le pouvoir politique. Les résultats des élections sont niés, les gens ont l'impression que voter ne sert plus à rien. Le peuple cherche désespérément un moyen de se faire entendre.
La Gauche, face à cet appel, est encore entre le flou et l'espoir. Insoumis, communistes et écologistes qui tiennent en ce moment leurs universités d'été, ont déjà déclaré soutenir cet appel et rêvent de lui offrir un débouché politique.
Oui, nous sommes bien assis sur un baril de poudre. Et que tout ça pourrait mal finir.
Agrandissement : Illustration 4
