Sûrement pas les deux premiers termes de la part de politiques aussi chevronnés. Il nous reste la perversité.
Au 20° jour de l'offensive israélienne sur Gaza, les 1000 morts approchant à grands pas, après avoir, dans un premier temps, justifié "le droit à se défendre d'Israël", puis hypocritement appelé à la retenue, puis encore enfourché le cheval de la guerre à l'antisémitisme pour stigmatiser, quelquefois interdire, les rassemblements et manifestations pour l'arrêt de la violence et des massacres, l'étrange animal à deux têtes préposé à l'exercice de notre souveraineté politique, toujours larmoyant et louvoyant tente une dernière manœuvre de diversion.
Convoquant à l'Élysée, le Recteur de la Grande Mosquée de Paris, le Grand Rabbin et le Monseigneur de service, en cette période d'été, à l'Episcopat, le Président Hollande les appelle à l'œcuménisme et à ramener la paix dans les esprits. Le surlendemain, le Premier Ministre, en "chaire" à la Grande Mosquée, s'adresse à "nos compatriotes musulmans", c'est sa formule, et les exhorte à l'apaisement. Dernière trouvaille du bicéphale: la Guerre de Religion.
Se prétendant sociaux-démocrates, déjà sociaux-libéraux, non avoués, mais depuis belle lurette, iront-ils jusqu'à la pente qui mène au néo-conservatisme, dans la lignée d´un Bush, habillant son opération mains-basses sur l'Irak en Croisade contre l'Axe du Mal, la main posée sur la Bible et, sous la Bible, le "Choc des Civilisations" de Samuel Huntington?
Ne maquillez pas la réalité Messieurs, vous qui nous représentez! Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza et les réactions que cela suscite en France ne ressortent pas d'une Guerre de Religion.
L'ONU, au moins à deux reprises, a solennellement affirmé et réaffirmé le droit à l'existence de 2 États en Palestine, et enjoint à Israël d'évacuer et de libérer les Territoires Occupés depuis 1967. Travaillez donc Messieurs à faire respecter la légalité internationale et, pauvres apprentis sorciers, ne jouez pas avec le feu des guerres de religion.
Jean Casanova