Le mystère des promesses envolées de la Solferinian-Airlines pourrait ne jamais être levé

De notre correspondant Jean Casanova, à Kehl-am-Rhein (Bade-Wurtemberg).
Le 21 Janvier 2012, après son décollage du Bourget, l'Airbus de la Solferinian-Airlines, alors qu'il faisait route vers Berlin, disparaissait brutalement des écrans radar à la verticale de Illkirch-Graffenstaden (Haut-Rhin) au-dessus de la Forêt Noire. Après plus de deux années de vaines recherches, il n'a toujours pu être localisé et reste introuvable.
Les dragueurs de mine dépêchés sur le Rhin la semaine dernière, à la hauteur de Kehl, après la détection de quatre signaux acoustiques sous-marins, sont rentrés bredouilles au port.
Nouvelle douche froide pour tous ceux et leurs familles qui attendaient livraison à l'atterrissage, des promesses embarquées avant le décollage dans un container spécial, facilement reconnaissable par ses destinataires, estampillé en lettres couleur rose fluo : « Les Promesses du Bourget ».
Les quatre signaux acoustiques détectés la semaine dernière et dont on pensait qu'ils avaient été émis par la boîte noire de l'appareil de la Solferinian, ce qui aurait aisément permis le repérage de l'appareil et la remontée à la surface du container de promesses que l'on espère encore intact, ces quatre signaux ne provenaient en fait que d'un vieux transistor Blaupunkt modèle 1955, probablement jeté ces derniers jours dans les eaux du Rhin, son propriétaire ayant récemment fait l'acquisition d'une nouvelle station musicale, et continuant à émettre par 50 m de fond.
Il fallait s'y attendre, ce détail livré à la presse, valait à Laurent Delahousse et David Pujadas au 20 heures, ce commentaire quasi-simultané sur les deux chaînes : « C'est la légendaire qualité allemande », leur sens de la déontologie leur faisant taire le nom de Blaupunkt, interdiction publicitaire après 20 h. oblige.
Les deux dragueurs de mines, assistés par le sous-marin américain Blue Note, ont ratissé le fond du fleuve sur une zone de 850 km² définie à partir des ténus indices acoustiques. Mais la quête des débris de l'appareil est resté vaine.
Et le container spécial « Les Promesses du Bourget » envolé, on en est certain, coulé, cela reste à déterminer.
Pour l'enquête, c'est un quasi-retour à la case départ, repoussant à très long terme l'espoir, déjà mince, de reconstituer le drame et de retrouver les promesses, malgré tous les moyens journalistiques publics et privés, civils et militaires mis en œuvre pour les oublier (pardon, les retrouver !).
Circonstance aggravant le désarroi des destinataires, le container n'était couvert par aucune assurance. Accident? Erreur humaine? Destruction par un missile ami, certains sites Internet évoquant le déroulement à la même époque d'exercices balistiques de l'OTAN dans la région?
L'enjeu reste d'importance, la crédibilité de l'affréteur des promesses étant maintenant mis en cause. Et, au siège de la Solferinian-Airlines, où l'on est conscient de l'énorme préjudice en terme d'image pour la compagnie, la ligne officielle reste : « Nous continuons les recherches ».