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Billet de blog 11 mai 2017

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Projet Azimut: avec Pascal Aimar

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Résumé du projet Azimut: 

Par étape, et en se passant le relais tous les neuf jours, les photographes de Tendance Floue et leurs invités marchent à travers le territoire français pendant 6 mois

Quelques extraits du parcours de Pascal Aimar

Illustration 1
Pascal Aimar

 "Les derniers jours ont été éprouvants. Des douleurs intestinales persistantes me gâchent un peu le plaisir convoité de prendre mon relais. La maison est vide, les propriétaires sont en Corse. Il n'y a rien à manger. L'escalier en bois grinçant mène à la chambre aux murs décorés d'un papier peint qui me rappelle mon enfance. Claire a ramené Denis et Guillaume à Vichy, puis elle est rentrée. J'ai parlé aux enfants qui sont en vacances. Ils vont bien. Je pense à cette phrase du Gai Savoir qui, pour moi, symbolise le projet Azimut. Marcher sur les cordes légères de toutes les possibilités plutôt qu'au pas cadencé.Tout est calme. Dehors il pleut." Pascal Aimar 

Illustration 2
Pascal Aimar

 "La légende raconte qu'il existe des souterrains annulaires dans la région. Du temps de la Gabelle, les paysans y cachaient le sel. Ma première journée de marche a été difficile. La pluie et le froid s'immiscent dans mon corps fatigué. Mes intestins me font toujours souffrir à l'image de cet arbre aux branches tordues et emmêlées rencontré au détour

d'un vallon. Je me dis qu'il va falloir remettre de l'ordre dans tout ça !
Ce matin j'ai fait ma première photo à 11.11. Cet horaire m'obsède. Je ne porte pas de montre mais quand mon regard croise une pendule, il est souvent 11.11. À tel point que j'en suis arrivé à penser que je j'allais mourir à 11.11. Ou alors suis-je né à 11.11? Sur mon extrait de naissance il est écrit 11.20. Peut-être la pendule de la clinique était en avance? Je n'ai pas de croyance particulière dans la numérologie mais je me souviens que, petit, mon grand-père me disait souvent que sans l'armistice du 11 novembre je n'existerais pas, car il était dans les tranchées à Verdun, persuadé qu'il allait mourir. Le 11 novembre c'est le 11/11, et il a vécu jusqu'à 87 ans.
Quand Bruno me raccompagne au gîte après avoir partagé un verre de vin en
sa compagnie, il regarde le ciel bas et lourd et dit: "ça sent la neige ". Dehors tout est calme." Pascal Aimar

Illustration 3
Pascal Aimar

 "Diverticulite du sigmoïde avec abcès péri-diverticulaire : voici les mots savants que le chirurgien de garde des urgences a prononcés, et qui ont mis fin à mon azimut. Le même chirurgien, randonneur à ses heures perdues, m'a demandé comment j'avais réussi à marcher. En fait c'était surtout à l'arrêt que j'avais mal. Mais là, c'est mon corps qui n'en pouvait plus. Mon sac (que j'avais pourtant allégé) semblait peser une tonne et chaque pas devenait une souffrance. J'ai quand même décidé de me reposer une journée entière, pensant que les choses allaient s'arranger, mais je me suis finalement résolu à appeler Claire pour qu'elle vienne me chercher. Voilà ! je vais donc passer le relais à Alain dans ma chambre d'hôpital, forcément déçu de ne pas être allé jusqu'au bout et surtout malheureux de ne pas avoir pu goûter pleinement le plaisir de ce projet magnifique. I'll be back." Pascal Aimar

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