L’Iran salue l’opération du Hamas contre les forces israéliennes
Un conseiller militaire du Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, a salué samedi la « fière » offensive déclenchée par le mouvement islamiste du Hamas contre Israël.
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« Nous sommes sûrs que le front de la résistance la soutient également », a annoncé le général des gardiens de la révolution, »
Ces propos de Yahya Rahim Safavi, cité par l’agence Isna, montrent que Téhéran soutient totalement le groupe ayant attaqué Israel. Depuis 2007, le Hamas administre Gaza sans l'aval de l’Autorité palestinienne, écartée après une rude confrontation entre Fatah et Hamas. À plusieurs reprises, en 2008-2009, 2012, 2014 et 2021-2022, Israël a lancé des offensives contre le territoire visant à sécuriser ses frontières. Aucun gain décisif, que des dévastations. Pour lutter contre ces pertes , Rahim Safavi indique l’Iran va soutenir la création d'un centre des droits de l'homme pour documenter les violations des droits des enfants palestiniens par le régime sioniste. « L’établissement d'un centre juridique au sein de l'Organisation de coopération islamique, indique-il permettra de défendre les droits des enfants palestiniens au niveau international, et la fourniture de rapports annuels sur les crimes du régime sioniste concernant les enfants palestiniens aux organisations internationales." Rahim Safavi a également suggéré la création d'un dossier spécial pour soutenir les droits des enfants palestiniens et la mise en place d'une institution internationale de juristes du monde islamique pour suivre les droits des enfants palestiniens. Il a ajouté : "Il serait approprié de développer une stratégie médiatique complète en plusieurs étapes pour sensibiliser l'opinion publique mondiale sur les crimes du régime sioniste contre le peuple palestinien, notamment les enfants palestiniens, afin que les sionistes ne puissent pas inverser les rôles du bourreau et de la victime dans l'opinion publique mondiale."
Un soutien allant dans la continuité des accords de Vienne
L'accord-cadre, le Plan d’action global commun (ou Joint Comprehensive Plan of Action en anglais), adopté à Vienne le 14 juillet 2015 par l'Iran marque un changement dans la stratégie diplomatique iranienne. Cet accord visait principalement à limiter le programme nucléaire iranien, intensifier les contrôles et alléger les sanctions contre l'Iran. Ainsi, l'enjeu était que l'Iran, capable techniquement d'acquérir la bombe atomique, privilégierait la levée de sanctions économiques contraignantes. L'accord permit effectivement à l'Iran de récupérer environ 150 milliards de dollars gelés à l'étranger, d'importer divers produits, de collaborer avec des firmes européennes et, surtout, de reprendre ses exportations pétrolières. La croissance s'en ressentit dès 2016, bien que l'inflation et le taux de chômage, notamment chez les jeunes et les femmes, demeuraient élevés. Il a également rendu hommage à la mémoire des enfants martyrs palestiniens, comme Mohammad Al-Durrah, en disant : "Nous voyons les sionistes tirer directement sur les enfants palestiniens, c'est une cruauté inouïe. Selon les dernières statistiques, en 2023, 37 enfants palestiniens ont été tués par les forces sionistes, faisant de 2023 la pire année pour les enfants palestiniens depuis 15 ans." Yahya Rahim Safavi précise que ces enfants ont été tués par des balles directes des sionistes, et de nombreux autres enfants et adolescents palestiniens ont été emprisonnés avec de lourdes peines.
Pour Israël, ce Plan d'action global commun n'était qu'une validation juridique de la « nucléarisation » d'un adversaire majeur. Les pays du Golfe, dans un contexte de rivalités religieuses, partageaient ces craintes. Néanmoins, la prise de fonction de Donald Trump en 2017 modifia la donne. Opposé à l'accord, il avait promis durant sa campagne d'y mettre fin. Il officialisa le retrait américain le 8 mai 2018, en condamnant vivement l'Iran qu'il jugeait non respectueux de ses engagements, attisant ainsi les tensions entre l’Iran, Israel, et les puissances proches de l’État hébreu. Les sanctions qui suivirent furent encore plus sévères qu'avant 2015, plongeant l'Iran dans une crise économique et sociale sans précédent. Les élections de Joe Biden et d’Ebrahim Raïssi ouvrirent à nouveau les négociations en 2021. Cependant, en mars 2022, ces pourparlers semblaient s'enliser alors qu'un accord paraissait imminent. Plusieurs éléments éclairent cette situation : les tensions géopolitiques, les garanties exigées par l'Iran et sa capacité à user de la menace nucléaire comme levier diplomatique. Enfin, l’autre point de tension entre Israel et l’Iran reste la questions des libertés et des droits de l’homme. En septembre 2022, le tragique destin de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour un port du voile jugé inadéquat et mise en détention, fut extrêmement critiqué par Jérusalem. Les manifestations, scandant « Femme, vie, liberté » (Zan, zendegi, azadeh), portaient des demandes politiques. Malgré le black-out numérique, obstruant internet et réseaux sociaux, ces mouvements furent amplifiés par les médias en Israel.