Les Républicains s’apprêtent à présenter un nouveau projet de loi anti-immigration
A l’Assemblée nationale, le groupe politique dirigé par Éric Ciotti va déposer une proposition loi sur l’immigration. Comme toutes les lois votées sur le sujet depuis 20 ans, cette dernière aura peu d’impact sur une France métissée où les cultures s’assemblent.
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« L’État français a volontairement organisé sa propre impuissance. »
"Les Français, expliquait l'un des élus LR qui défendra le texte, doivent pouvoir choisir qui ils accueillent, qui ils ne souhaitent pas accueillir et qui n'a plus sa place sur notre territoire." Malika Sorel tenait des propos assez similaires dans les colonnes du Figaro ce matin. "L'État français, expliqua-t-elle, a volontairement organisé sa propre impuissance." L'intellectuelle proche des milieux conservateurs est convaincue que cette impuissance viendrait d'un manque de régularisation des réfugiés clandestins. "Si l'on prend l'exemple du Maroc, certaines années, l'argent envoyé par les résidents à l'étranger représentait la première entrée de devises dans le pays. Ils n'ont donc aucun intérêt à récupérer leurs ressortissants, d'autant plus que ceux qui partent sont des jeunes, ce qui diminue le risque insurrectionnel de la jeunesse dans ces pays." Ainsi, elle démontre qu'en France, nous assisterions à une dissolution de la puissance publique.
Les Républicains proposent de modifier la Constitution afin de restaurer notre souveraineté en matière migratoire. Afin que leur projet anti-immigration aboutisse, Les Républicains veulent modifier l'article 11 de la Constitution. Ainsi les Français pourront être réellement consultés par référendum sur la politique migratoire de leur pays. " Nous voulons mettre fin à une situation incontrôlée," clamait l'un des élus LR lorsqu'il soulignait qu'en 2022, pas moins de 500 000 réfugiés sont entrés sur le territoire français. Hier, le député des Alpes-Maritimes allait même jusqu'à dire que La France était confrontée à une submersion migratoire. "Les débarquements en Italie, expliquait-il hier, ont été multipliés par cinq depuis le mois de janvier. Avec l'instabilité en Tunisie, la dégradation de nos relations avec le Maroc, le chaos en Libye, l'explosion démographique en Afrique, le risque d'accroissement des flux est considérable."
L’opposition du groupe de député macroniste au projet
Très opposé à ce projet, le gouvernement libéral d'Elisabeth Borne fera probablement le nécessaire pour invoquer devant le Bureau de l'Assemblée nationale l'irrecevabilité des propositions et amendements anti-immigration du groupe Les Républicains, grâce à une utilisation fine de l'article 40. Un politologue d'une université parisienne souhaitant rester anonyme, que nous avons rencontré dans un café parisien près du quartier latin témoigne. "Lors de la discussion législative, où Les Républicains défendront un projet de loi organique permettant d'inscrire dans la Constitution la possibilité de déroger à la primauté des traités et du droit européen sur une question aussi sensible que l’immigration, le gouvernement d’Elisabeth Borne utilisera sûrement l'article 41 pour s'opposer à l'examen de cette proposition de loi." De plus, l'aile gauche de la macronie, incarnée par des personnalités médiatiques comme le député Sacha Houillé ou le ministre Olivier Dussopt, ainsi que les membres de La Nupes, ne voudront jamais voter un tel projet à l'Assemblée.
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