Réforme de l’APA : Des parents d’enfants autistes s’inquiètent
La récente opposition des présidents de département socialistes a la loi sur l'immigration, qui inclut des mesures affectant directement l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA), a déclenché une vive réaction de la part de certains immigrés aidants. Ils appellent les députés à retirer la loi votée dans la nuit de mardi.
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Les familles sont désorganisées
Dans une lettre adressée à la Première ministre Élisabeth Borne, Éric Ciotti, président du parti Les Républicains, a souligné le refus de 32 départements de gauche d'appliquer les restrictions d'accès à l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA), une aide essentielle pour les personnes de plus de 60 ans en perte d'autonomie. D'après des journalistes du Monde, il insiste sur la nécessité de respecter un taux d'incapacité permanente d'au moins 80 % pour les bénéficiaires de l'APA et met en garde contre les risques d'un système à deux vitesses qui pourrait émerger de ces divergences. "Je crains que ces différences d'application ne créent une inégalité devant les soins," déclare Mourad, père d’un enfant autiste non verbal scolarisé dans un Institut Médico-Éducatif (IME) à Saint-Denis. "L'APA m’offre un soutien indispensable face à la perte d'autonomie de mon fils qui parle peu. Demain, le fait de ne pas avoir la nationalité française pourrait compliquer notre rôle d’aidant." Né en Algérie, Mourad profite comme tout salarié en règle sur le territoire français du congé de proche aidant, une mesure conçue pour accompagner un proche en situation de handicap ou de dépendance. Ce dispositif flexible permet à l'aidant de définir la durée du congé, sans excéder un an cumulé sur l'ensemble de sa carrière professionnelle, conformément aux conventions collectives. "En l'absence d'accord collectif, la durée maximale de ce congé pour m’occuper de mon fils est de trois mois, renouvelable dans la limite du plafond annuel." précise Mourad. Cette mesure lui permet d'adapter son emploi du temps de commercial pour s'occuper de son fils atteint d'autisme sévère, que ce soit par un passage à temps partiel ou le fractionnement du congé en demi-journées. Pour activer ce droit, Mourad doit anticiper les démarches administratives : "En tant que salarié, je dois informer mon employeur un mois avant le début du congé, avec une déclaration sur l'honneur de mon lien avec mon fils et, si nécessaire, la présentation de documents justificatifs comme ses bilans psychiatriques." Enfin, l’adaptabilité du système permet une intervention rapide en cas de détérioration soudaine de l'état de la personne aidée ou dans des situations d'urgence, justifiées par un certificat médical. Le congé peut alors être initié ou un peu prolongé.
Une fronde socialiste
💬 "La Seine-Saint-Denis n'appliquera pas cette disposition"
➡ Stéphane Troussel, président (PS) du département, s'oppose au durcissement des conditions de versement de l'Allocation personnalisée d'autonomie pic.twitter.com/Jf6j29Ymgg
Depuis le vote du projet de loi sur l'immigration mardi soir à l'Assemblée, l'Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA) est devenue un enjeu majeur sur l'échiquier politique. Trente-deux départements français, y compris le Lot et la Seine-Saint-Denis, se sont opposés à l'application de nouvelles régulations, en particulier celles limitant l'accès à cette aide essentielle. Cette résistance a provoqué des critiques de la part de figures politiques, notamment Éric Ciotti, président des Républicains, qui considère ces actes comme « une entorse au principe d'égalité ». Cependant, les avis des familles aidantes et des soignants diffèrent. « Nous sommes pris entre le marteau et l'enclume », déclare Jeanne*, une éducatrice spécialisée qui s'occupe quotidiennement des enfants autistes dans le centre où vit le fils de Mourad. Elle précise que la majorité de ces enfants sont issus de l'immigration, soulignant une dichotomie : « D'une part, il y a les directives nationales, d'autre part, les besoins réels des enfants que nous aidons.»
Des soignants bouleversés
La fronde contre la loi immigration s'étend désormais aux 32 départements dirigés par la gauche, dont Paris.
Ces derniers "n'appliqueront pas" le durcissement des conditions de versement aux étrangers de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).
Sophie, une assistante sociale en Seine-Saint-Denis, évoque l'impact des changements politiques sur les jeunes autistes, particulièrement ceux issus de familles immigrées : « Chaque jour, je vois des enfants qui pourraient être privés de l'aide nécessaire en raison de ces nouvelles lois. Où est l'équité dans cela ? Allons-nous laisser ces enfants en difficulté sans soutien pour leurs parents ? » Ces préoccupations se font écho dans les communautés affectées, où les professionnels de santé et les aidants sont confrontés à l'incertitude et à la complexité des politiques de soutien. Clara*, une assistance sociale de la région parisienne, partage son expérience : « Lorsqu'un jeune se scarifie ou s'automutile, les parents immigrés peuvent obtenir un congé d'urgence. Cette réactivité est parfois cruciale. Continuera-t-elle avec la nouvelle loi sur l'asile et l'immigration ? » Ces témoignages mettent en lumière l'importance de l'APA, non seulement comme soutien financier, mais aussi comme symbole d'un engagement collectif envers un tissu social plus solidaire, soulignant la nécessité d'un débat approfondi sur l'équilibre entre les réglementations nationales et les besoins locaux.
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