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Billet de blog 27 août 2023

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Les dossiers brûlant attendant Gabriel Attal sur la question des AESH

Les débuts d’année scolaire sont souvent des moments compliqués pour les parents d’enfants ayant une AESH S’il veut éviter une déscolarisation massive de ces élèves ayant un PPS ou un PAP dans le pire des cas, Gabriel Attal devra faire mieux que ses prédécesseurs nommés à L’Hôtel de Rochechouart.

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Illustration 1

La place indispensable des AESH à l’école 

Selon l'article 2 de la loi du 11 février 2005, un handicap est défini comme une « limitation de participation à la vie en société qu'une personne subit à cause d'une altération substantielle, durable ou définitive de ses fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant ». Pour soutenir ces enfants en situation de handicap, les interventions en ergothérapie ou en psychomotricité visent à les aider à compenser leur déficit. Bien que ces sessions ne soient pas remboursées par la Sécurité sociale, elles peuvent bénéficier d'un financement spécifique via l'Allocation d'éducation de l'enfant handicapé (AEEH), ou d’une AESH. Vanessa Jalabert, présidente de l’Association Dyspraxique Mais Fantastique (DMF), témoignait lundi dernier : "Pour bénéficier d’une AESH, un enfant doit systématiquement avoir un PPS. Le dossier devra passer par la MDPH. Lorsqu’un enfant à droit à un PPS, il a une AESH, de l’outil informatique et une AAEH, ainsi qu’un complément en fonction des frais engendrés par les rééducations puisqu’il est connu de la MDPH du département où il vit."  Une autre bénévole, Mme Nadia Chebaïki, vice- présidentes de la FDMF et présidente de DMF34 spécialisée dans les outils informatiques aidant les dys nous indique qu’il existe plusieurs types d’AESH individuelles ou mutualisées. Les AESH privés, qui ont selon elle « les pieds et les mains liés. » « Elles communiquent peu avec les familles, clame la bénévole, et sont toujours du côté du corps  enseignant et de l’équipe pédagogique. Qu’elles soient sous le statut actuel, elles ne dénonceront pas forcément un prof maltraitant un élève ». De plus, elle précise que l’établissement ne tient pas forcément compte des matières dans lesquelles l’élève est aidé. « Les AESH se partagent deux, trois, voire quatre élèves ( par classe) et sur plusieurs établissements différents. » Néanmoins, elle souligne qu’avec ce système, on ne s’adapte pas aux besoins de l’enfant qui peut se retrouver avec une AESH un ou deux jours par semaine. Enfin Vanessa Jalabert mentionne le cas des AESH individuelle « C’est une situation très rare. On la notifie au compte-goutte. Si cet enfant a une AESH individualisée, il peut avoir un certain nombre d’heures, définis en fonction de l’impact de son handicap. Dans le cas d’une AESH mutualisée, Vanessa Jalabert mentionne que l’organisation du temps d’accompagnement se fait au bon vouloir des professeurs, du PIAL et du chef d’établissement. Comme le souligne une mère d'enfant dyspraxique : « Je préfère renoncer à des vacances pour offrir à mon fils la rééducation dont il a besoin, avec des cours particuliers et des séances de psychomotricité plutôt que de partir en vacances. »

L’obtention d’un PPS et d’une AESH  

Pour obtenir une AESH, les parents doivent faire une demande à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) de leur département. C’est un réel problème pour Vanessa Jalabert. « Chaque PPS devrait être rédigé par les mdph. Si la famille ne fait pas cette demande écrite pour que la mdph, l’équipe pluridisciplinaire le fournisse, la famille ne l’aura pas. » La première étape pour les familles est de remplir le « Formulaire de demande auprès de la MDPH » (réf. n° 13788*01), disponible sur le site. Ce formulaire comprend des informations concernant l'enfant pour qui la demande est effectuée. Quand une famille fait appel à la MDPH de son département, il est nécessaire de préciser clairement le type de demande : allocation, parcours de scolarisation, etc. Après avoir évalué les besoins, les MDPH proposent un plan de compensation du handicap et de prendre les décisions nécessaires pour apporter des solutions adaptées à chaque situation. Selon le décret n° 2005-1587 du 19 décembre 2005, l’équipe proposant des plans de compensation est constituée de vingt-trois membres, dont des représentants du département, de l’État, de l'agence régionale de santé, des caisses d'assurance-maladie, des associations de parents d'élèves et des associations de personnes handicapées. C'est la CDAPH qui décide de l'octroi d’un PPS et d’une AESH, du MAP ect  en se basant sur l'évaluation et le plan de compensation élaborés par l'équipe pluridisciplinaire. « Les familles sont informées par les équipes avec leurs enfants, indique Vanessa Jalabert, ou le corps médical lorsque le diagnostic est posé par l’équipe médical. ».

Attal, Compagnon, Rojas, Lestang et Girard se foutent royalement des PAP honteux

Face à ce parcours du combattant, la militante associative déplore le laxisme des rectorats et des MDPH proposant des PAP aux familles avec la complaisance des établissements. « C’est clair que quand l’école propose un pap en le vendant que c’est la solution idéale pour son enfant, les solutions sont bien meilleures. » Néanmoins, elle souligne à juste titre que la grande différence, c’est qu’un établissement fait ce qu’il veut avec un PAP, ils font ce qu’ils veulent avec. « On profite de l’ignorance de ces familles sur ces dispositifs. ». Ainsi, la militante associative laisse entendre qu’en lui proposant un PAP, on passe à côté des droits pour beaucoup d’enfants en situation de handicap. Ainsi, la direction de l’association Dyspraxique Mais Fantastique milite pour le maintien des PPS pour les élèves Dyspraxiques tout au long de la scolarité.

Agir après l’obtention du PPS 

En France, La MDPH refuse beaucoup de PPS. Néanmoins, Vanessa Jalabert est convaincue que ce plan personnel scolarisé est indispensable pour la grandes majorité des Dyspraxiques. « Dans le PPS, on a toutes les aménagements nécessaires aides matérielles qui vont être notés. » souligne-elle. Après, il est mis en œuvre par l’éducation nationale. Ainsi, l’EN est dans l’obligation de le mettre en œuvre. L’enfant devient ainsi protégé, puisqu’un enseignant ne peut pas aller contre un PPS. Le PPS est opposable en justice De plus, au sein de chaque établissement, un enseignant référent accompagne le processus de scolarisation conforme sur le plan approuvé par la CDAPH. « A partir des consignes écrites sur le pps et données par l’enseignant référent, nous explique un député Horizons souhaitant rester anonyme, chaque intervenant doit identifier les besoins de l'enfant. L’une des militantes de DMF que nous avons rencontrées partage son point de vue. « Le PPS et l’AESH doivent être mis en place très tôt. A titre d’exemple, si on met en place l’outil informatique, dès le CE2, l’élève est mieux armé au collège. » De plus, Vanessa Jalabert souligne que lorsqu’ils sont rapidement mis en place par les MDPH, les PPS et les dispositifs AESH offrent une aide supplémentaire en classe pour certains exercices à l’élève. « Lorsqu’il a des troubles praxiques ou moteurs communs chez l’enfant autiste ou dysgraphique, l’élève peut bénéficier d’aide pour réaliser des théorèmes de Thalès, ou faire des manipulations en physique-chimie avec un élève tuteur ou une AESH. « Il faut qu’il sépare les tâches. On ne peut pas demander de manipuler. C’est une erreur. En TP, en collège, ce sont des activités en groupe. Un élève ayant un PPS ne doit jamais être seul pour les réaliser. » D’où l’intérêt pour un élève selon Vanessa Jalabert d’avoir un des aménagements spécifiques si les professeurs de physique et de SVT refusent d’adopter une pédagogie inclusive, massivement abordée lors des réunions de suivi entre les professeurs et la MDPH. Le député Horizons que nous avons rencontrés témoigne. « Une réunion de suivi de scolarisation réussie repose sur une coopération entre tous les acteurs, y compris les parents. ». Ainsi, après l’obtention du PPS, un dialogue constructif entre les enseignants, les parents, et les professionnels de santé est primordial. Il est conseillé de démarrer ce dialogue dès le début de l'année scolaire, ou même à la fin de l'année précédente si possible.

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