Personnaliser l’enseignement
Dans son discours de rentrée, Gabriel Attal a évoqué que rôle comporte deux facettes : envisager l'avenir éducatif tout en consolidant ses bases. « Notre visée est de fournir à chaque élève les moyens de s'épanouir et d'assurer que l'école demeure un espace d'émancipation universelle. » a-t-il déclaré. Ainsi, lors de son intervention en conférence de presse, il a renforcé l’idée que l'émancipation des élèves s'articulera autour de la réduction des inégalités, en particulier entre ceux des classes supérieures et ceux en situation de handicap ou issus de milieux défavorisés. « Des programmes de soutien ont été initiés pour épauler ces élèves face à l'année scolaire imminente. Cette initiative est rendue viable par la dévotion des enseignants, dont la volonté est applaudie et recevra une reconnaissance accrue. » Par ailleurs, le ministre entend mettre l'accent sur la réduction des inégalités entre les milieux aisés et précaires.
Basculement vers le privé
Gabriel Attal a exprimé son inquiétude quant à la tendance de certaines familles des classes moyennes se tournant vers le privé malgré la gratuité de l'éducation. « Elles contribuent massivement aux services publics, y compris à l'éducation, mais certaines envisagent le secteur privé. » Ce mouvement vers le privé soulève des préoccupations concernant la confiance de ces familles envers l'école républicaine et le risque pour la diversité scolaire, notamment vis-à-vis du handicap. La représentante de la CGT dédiée aux AESH et au handicap intervient pour indiquer que cette volonté de réduction des inégalités entre élèves n'est pas assez ambitieuse : « Les AESH actuels interviennent sur divers domaines, que ce soient des troubles comportementaux, scolaires, du spectre autistique ou d'apprentissage, comme la dyspraxie. » De surcroît, elle indique que le ministère pourrait revoir les missions des AESH pour cibler certains élèves, laissant aux professeurs la tâche d'accompagner d'autres, notamment ceux avec des troubles d'apprentissage. En conclusion, cette formatrice estime que l’école tend à devenir « un espace d'improvisation où l'enfant n'est pas réellement considéré. »
« Depuis six ans, des ressources ont été intensivement allouées pour améliorer l'éducation, notamment en soutenant l'éducation prioritaire, le handicap et en mettant l'accent sur les classes réduites. »
Bien que des avancées aient été notées dans la gestion des inégalités à l'école de La République, Gabriel Attal a mentionné ce matin que la France demeure sous les standards européens et mondiaux en termes d'éducation. « Un examen des évaluations globales dévoile qu'entre 1995 et 2018, les performances des élèves français ont significativement décliné. Ainsi, le niveau d’un élève de 4e en 2018 équivalait à un élève de 5e de 1995, et un tiers des élèves de 6e ne détient pas les compétences attendues en maths ou en français. » Pour redresser ce bilan sur les inégalités scolaires, le ministre envisage une focalisation sur les connaissances élémentaires. « En maternelle, déclare-t-il, des actions majeures continueront, comme la division par deux des effectifs en zones prioritaires et un plafond de 24 élèves par classe en grandes sections, CP et CE1. » Il suggère également de mettre en place un programme de formation des professeurs en 2023, basé sur des préconisations internationales. Ainsi, pour réduire les inégalités entre les étudiants, la lecture, où 26% des élèves éprouvent des lacunes en CP, sera priorisée. « Deux heures par jour seront dédiées à l'assimilation et l'exercice de la lecture dès cette rentrée. L'objectif est précis : donner à chaque élève les ressources pour exceller et prospérer dans son cursus. » Un focus sera aussi apporté au collège, en particulier avec la "nouvelle 6e", enrichie en français et mathématiques. Les élèves bénéficieront d'une session de soutien hebdomadaire, adaptée suite à leurs évaluations initiales, et individualisée selon leurs exigences. Même si ces plans sont prometteurs, les syndicats jugent qu'il faudrait davantage de ressources pour concrétiser toute forme de réduction des inégalités, surtout pour les élèves en situation de handicap. Une porte-parole de la CGT Educ’action intervient. « À la rentrée, indique cette experte des AESH, nous demeurons dans l'incertitude quant à la mise en œuvre d'aides spécifiques pour l'éducation d'enfants issus de milieux modestes ayant des demandes particulières. »
« D'ici 2027, l'ambition est de créer une école où chaque enfant et chaque professeur sera épanoui »
Ce matin, Gabriel Attal a souligné que l'école doit non seulement libérer et éduquer, mais aussi être à l'écoute et répondre aux besoins de chacun. Pour réaliser cette vision, le ministre évoque la nécessité d'un changement de cap en matière d'éducation, identifiant le Conseil national de la refondation comme le levier principal de ce renouveau. Toutefois, derrière ce discours d'union, rappelant les obstacles récents que la nation a affrontés, comme les émeutes ou le tragique décès de Samuel Paty, on observe une faible action concrète. L'intervenant rappelle l'importance d'un engagement collectif pour soutenir le parcours éducatif des élèves les plus vulnérables. La porte-parole de la CGT Educ’ation que nous avons interrogée partage son avis. « Quand un enfant rencontre des difficultés, des inégalités se créent. Les familles aisées, disposant de ressources, peuvent souvent se tourner vers des prestataires privés pour combler les manques, contrairement aux foyers défavorisés. » Ces derniers, régulièrement en situation de précarité, sont confrontés à un dilemme où les moyens et l'accompagnement adéquats ne sont pas systématiquement à portée de main.