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Billet de blog 4 décembre 2013

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Ces normes qui tuent la France

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Dans n’importe quel pays, les fonctionnaires du ministère de l’industrie aident au développement de l’industrie et donc à la création d’emplois.

Et bien pas en France !

Dans notre beau pays, les petits malins de cette haute administration trouvent infiniment plus drôle de pousser les entreprises dans la fosse en les assommant de normes et de règlements plus absurdes les unes que les autres.

Entre un millefeuille de contraintes à faire pâlir d’envie un pâtissier, la lourdeur des dossiers d’autorisations rendant leur digestion impossible, le fouillis indescriptible des textes et mesures à respecter et des fonctionnaires plus tatillons et pinailleurs que le maximum acceptable, il est plus que compliqué pour un chef d’entreprise de se sortir de cette tyrannie administrative.

Alors, entendons-nous, que les industriels français soient soumis à des règles strictes en matière de sécurité, qu’on leur demande de ne pas exposer leurs salariés à des matières dangereuses, et qu’on leur impose de ne pas rejeter de produits polluants dans la nature, cela parait normal à tout le monde, petits et grands patrons comme citoyen ordinaire.

Mais que ces artistes de la pinaillerie que sont nos grands penseurs fassent montre d’une imagination débordante et s’emploient à être « faiseurs de normes » plutôt que facilitateurs de création et d’investissement, cela relève de la théorie de l’absurde.

Prenons un des derniers exemples connus : qui a eu cette idée idiote d’obliger les entreprises possédant des sites sensibles dans des zones NON sismiques à réaliser des études préalables sur les conséquences d’un tremblement de terre ?

Le coût de cette opération : des centaines de milliers d’euros dépensés pour rien !

Ce sont probablement les mêmes petits malins qui ont décidé que l’atmosphère des ateliers des industriels du bois ne devait pas dépasser 0,1 milligramme de microrésidus de sciage et de poussière par m3. Cela alors même que la norme européenne impose 0,5 milligrammes par m3 d’air.

Mais en France les poussières doivent être plus toxiques que chez nos voisins européens. Les normeurs fous du ministère du travail ont donc encore frappé, et sont ensuite retournés tranquillement à leurs petits travaux de bureau, prêts à fondre sur une nouvelle proie.

Et, depuis, les entreprises françaises rament pour se mettre aux normes, au prix de fortunes investies dans des systèmes d’aspiration inutiles chez nos voisins. Les italiens et les tchèques peuvent dormir sur leurs 2 oreilles : pas besoin de se battre sur le terrain commercial, la France se fusille toute seule !

Et si cet exemple de la filière bois était la seule, mais non. La théorie de l’absurde se vérifie dans bien d’autres secteurs de notre économie.

Qui sait par exemple que les municipalités vont devoir élargir leurs trottoirs afin que 2 fauteuils de tétraplégiques puissent se croiser, que tous les escaliers des hôtels devront être encloisonnés, que la mise en conformité inutile des ascenseurs de nos copropriétés coûtera 8 milliards d’euros et que les nouvelles règles de sécurité des stations-service en condamneront des centaines.

On trouve aussi nombre de normes absurdes dans l’agroalimentaire.

En 2010, des doux dingues de la direction générale de la santé ont eu l’idée lumineuse de rendre obligatoire la pose de feux, rouges ou verts, sur les emballages dans le but de faire un distingo entre les aliments favorisant l’obésité et les autres. 

Ils ont remballé leur copie sous la pression des associations d’obèses qui ont jugé l’initiative discriminatoire.

Devant cet échec retentissant, leurs petits copains du ministère de l’écologie ont du avoir un flash et se sont mis en tête d’obliger à l’impression d’un logo sur les étiquettes de produits recyclables. En 2 ans, une armée d’agents, payés par les contribuables, ont rédigé pas moins d’une dizaine de projets de décret, en pure perte, rien n’étant sorti de cet intense brainstorming.

On voit, du moins les industriels le voient, que l’abus de normes plus stupides et inutiles les unes que les autres rend l’industrie tricolore difficilement compétitive face à celle de nos voisins européens, du fait de l’illégalité de process de production courants au-delà de nos frontières.

Les guichetiers de pôle emploi n’ont pas fini de se heurter à des files de demandeurs d’emplois de plus en plus longues, les dégraissages n’en sont qu’à leurs débuts…

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